Pas celui d’autrui, le sien.

Il y a des subterfuges pour faire arriver le futur. Ce n’est pas la peine d’aller consulter une cartomancienne ou d’essayer de lire dans une tasse de thé. Je vous propose plutôt de vous inspirer de la photographe Mary Gelman.

Première question : pourquoi ?

Le pourquoi va de soi. Celui qui est en mesure de dessiner le futur qu’il souhaite, avec clarté et conviction, disposera d’un atout additionnel pour faire en sorte que ce futur se concrétise.

Deuxième question : comment ?

Comment s’y prendre ? Répondre à la seconde question est plus difficile que de répondre à la première.

Il est difficile, en effet, de faire preuve d’objectivité lorsqu’il s’agit de soi.

Comment faire alors ?

Pourquoi ne pas s’inspirer de la technique de storytelling utilisée par la photographe Mary Gelman.

En Russie, dans un petit village, Sveltana, se trouve une communauté dans laquelle vit librement un groupe d’individus aux prises avec des problèmes mentaux. Ils n’ont pas à subir les différentiations et les discriminations de toutes sortes dont leurs pairs sont souvent victimes. Ils sont aidés par des tuteurs et des bénévoles qui les accompagnent au quotidien.

Mary Gelman, pour réaliser son projet photographique, s’est fixée pour objectif de documenter avec soin l’histoire de chacun des résidents du village souffrant de troubles mentaux, avant de les photographier.

Sur une période de deux ans, chaque mois, elle s’est rendue à Sveltana pour interviewer chacun des quarante résidents. Elle a ainsi esquissé, au préalable, un portrait virtuel et intimiste de chaque sujet sans jamais recourir à sa caméra.

Sociologue de formation, Mary Gelman réalise une recherche documentaire considérable, préalable à la prise de vue. Cette recherche a un impact sur la qualité et la profondeur des photos qui seront réalisées.

Les documents consultés sont variés : articles de revues spécialisées, livres en sociologie, comptes-rendus d’interviews menées auprès d’experts. Et bien sûr, les rencontres auprès des protagonistes eux-mêmes, rencontres qui sont ponctuées de clichés narratifs qui viennent étayer l’histoire qu’ils racontent et les thèmes qui seront abordés.

Le temps consacré à la recherche est un temps long. Mais la prise de vue nécessite elle aussi qu’on s’y attarde. Chaque protagoniste est rencontré à plusieurs reprises afin de réaliser de nouvelles photographies, si possible, plus expressives et plus près de leur réalité.

Quelles leçons peut-on tirer du mode opératoire de Mary Gelman ? On peut s’en inspirer pour imaginer son futur.

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice 154

Faire arriver son futur

Référence
Lachowskyj, Cat. Svetlana. LensCulture. www.lensculture.com. Novembre 2018