Les Cahiers de l'imaginaire

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<strong>Créer pendant un confinement 🔻</strong>

Comment réagir ? 

James Lovelock, dans son dernier livre, Novacene *, soutient que l’espèce humaine est en train de donner naissance à une nouvelle espèce de vie : les cyborgs. Ces êtres, inorganiques, car leur constituant de base n’est pas le carbone mais le silicium, seront dotés d’une intelligence beaucoup plus élevée que la nôtre. Ils seront pleinement opérationnels dans une centaine d’années. 

Révisé 7 juillet 2020

Créer pendant un confinement par Sylvie Gendreau

Cette prédiction n’est pas issue de l’imagination d’un auteur de science-fiction — la science-fiction traite ce thème depuis des décennies — mais d’un scientifique. Lovelock a beau être contesté, il n’en demeure pas moins l’auteur de l’hypothèse Gaïa (le public, bien qu’il n’ait pas bien saisi ce concept l’a pourtant aussitôt adopté) a mené de nombreux projets de recherche dans le domaine de la médecine, de la chimie et de l’électronique, en plus de travailler pour la NASA. 

Pour Lovelock, et c’est sans doute cette théorie qui en soi est la plus troublante, l’avènement d’une race de cyborgs est l’aboutissement d’un processus d’évolution qui a donné naissance aux humains qui, à leur tour, engendreront une nouvelle forme de vie, électronique cette fois, dotée d’une intelligence plus puissante et plus évoluée. 

Toutefois, nous ne pourrons pas invoquer notre statut de parent pour revendiquer une quelconque égalité avec ceux que nous aurons engendrés. Les cyborgs seront dotés d’une intelligence immensément supérieure à la nôtre, communiqueront entre eux avec une grande rapidité, et pourront faire face à des défis techniques et organisationnels qui dépassent de loin les capacités humaines. 

S’agit-il vraiment de notre destin ? 

Si nous voulons être à la hauteur de l’intelligence artificielle généralisée qui verra le jour d’ici peu, et entrevoir une cohabitation qui ne fera pas de nous, aux yeux des cyborgs, de simples plantes d’intérieur, une curiosité du monde organique que l’on arrose à chaque jour, il convient de s’interroger sur les caractéristiques distinctives qui font de nous une espèce vivante digne d’intérêt. 

Lovelock, dans son livre Novacene, émet  l’hypothèse suivante : 

L’information serait une propriété intrinsèque du cosmos et, par conséquent, le cosmos chercherait à produire des formes de vie susceptibles de produire de l’information, et de transformer cette information en connaissances. Le cosmos chercherait fondamentalement à prendre conscience de lui-même. Il tendrait à produire et à maintenir des formes de vie intelligentes. 

Il ne s’agit pas pour Lovelock d’affirmer une quelconque croyance religieuse. L’objectif qui consiste à produire de la conscience serait tout simplement une propriété fondamentale de l’univers. Tout concourt, dans l’évolution de l’univers, pour qu’il en soit ainsi. 

Si on partage cette vision, les arguments mis de l’avant par Lovelock sont convaincants, les humains, pour se hisser à la hauteur de leur destin, devraient s’interroger sur la façon de faire bon usage de la seule ressource qui les distinguent véritablement : l’organe qui leur permet de produire de l’information et des connaissances, et qui réside entre leurs deux oreilles. 

Produire de l’information et des connaissances pour maintenir l’équilibre thermique de la planète est un objectif primordial. Sans cette équilibre, pas de vie sur terre. Ni les humains ni les cyborgs ne pourraient tolérer une température ambiante supérieure à 50 degrés celsius. Il est impérieux de contrer le réchauffement climatique. Or, ce que Lovelock cherche à nous faire comprendre, c’est que la Terre se fait vieille, si nous ne trouvons pas la façon de mettre fin à la menace que nous faisons peser sur l’équilibre thermique de notre planète, elle risque de ne pas s’en remettre. 

Il s’agit d’un défi à la fois individuel et collectif. Ce défi exige de notre part une prise de conscience plus affûtée pour miser collectivement et rapidement sur nos forces pour réfléchir, innover et agir. 

COVID-19 n’est qu’un petit exemple qui nous montre à quel point nous sommes connectés. Les solutions que nous trouverons aux défis qui nous attendent devront être conçus individuellement et collectivement. Si nous ne parvenons pas à juguler le réchauffement climatique, ce seront les intelligences artificielles que nous sommes en train de créer qui devront prendre le relai et c’est à cette tâche qu’elles s’attelleront en premier.  

Il y a deux façons de réagir : paniquer et se décourager ou se recentrer pour agir, c’est ce qu’on fait dans l’Atelier Attitudes pour prendre de l’Altitude.

Il ne suffit pas de s’élancer pour résoudre les problèmes, il faut d’abord ralentir, se recentrer et se mettre en action pour co-créer.

Aujourd’hui, c’est un appel à tous…  peu importe ce que vous faites…  artiste, curateur, architecte, designer, ingénieur, entrepreneur, enseignant… comment répondre à l’appel de Lovelock ?

Comment s’assurer que toutes nos prochaines créations le seront dans le respect de trois grands axes : veiller à protéger l’environnement en luttant contre le réchauffement de la planète, utiliser au mieux les technologies pour optimiser nos efforts et nos actions et apprendre à travailler en intelligence collective… ce qui est beaucoup plus exigeant que de seulement travailler en équipe.

En ce moment, je constate le travail réalisé par les étudiants de La Nouvelle École de Créativité, plusieurs d’entre eux profitent du confinement pour se lancer des défis. Ils font un vrai travail qu’ils n’auraient pas pu faire, aussi intensément, avant le confinement. Je constate déjà des résultats et je sais que ces résultats seront x par 100. 

AGIR est vaiment de notre ressort… et le faire ainsi est très stimulant. On ne se lance pas dans l’action corps perdu. On observe et on fait quelques pas. On ferme les yeux, on médite, on écoute ses intuitions, et on fait quelques pas supplémentaires et parfois, on revient même en arrière… parce qu’une chose nous avait échappé. Et nous avons de nouvelles idées bien meilleures que les précédentes, des idées qui nous font vraiment progresser.

Et la meilleure thérapie n’est-elle pas la création ?

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 43

Rêve coloré sur page blanche


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