<strong>Faire du cinéma chez soi 📙</strong>
La crise du coronavirus a affecté gravement l’industrie du cinéma et de la télé.
Mais comme toute crise est un moment privilégié dans un processus d’évolution et que la nécessité est la mère de l’invention, des producteurs ont décidé de réagir et d’innover.
Révisé 7 juillet 2020
Jeff Pope est producteur à ITV. Il a à son palmarès de nombreux succès : Mrs Biggs, A Confession, Cilla…
Le défi qu’a tenté de relever Jeff Pope est le suivant : comment produire de courts films télé tout en respectant scrupuleusement les règles de confinement ?
Il a d’abord contacté trois comédiens pour s’assurer de leur soutien. À chacun d’eux, il a expliqué que la totalité de la production devait être tournée sur le lieu même où ils se trouvent, et si possible, le cas échéant, avec la participation de leur partenaire et de leurs enfants.
Le dispositif du tournage
Le dispositif qui a été mis en place pour le tournage se présente comme suit :
- Livraison à domicile d’équipements préalablement désinfectés.
- Connexion Zoom entre les comédiens et les réalisateurs pour la prise en main de l’équipement et la supervision du tournage.
- Sur chaque « plateau » de tournage (le domicile de chaque comédien), une équipe improvisée est mise en place constituée d’un « caméraman » (afin d’éviter l’effet monologue-selfie ; dans le cas qui nous occupe il s’agit des partenaires des comédiens), les comédiens eux-mêmes, et les membres de leur famille).
La production consiste en une série intitulée Chroniques d’un confinement *, une série de quatre mini-épisodes de 15 minutes qui sera en onde en Grande-Bretagne le 4 mai 2020.
La source d’inspiration
Les scénaristes ont puisé leur inspiration dans des faits réels : une femme enceinte de huit mois (la compagne d’un des comédiens) incapable de sortir de la maison à cause du confinement. Une femme (là encore la partenaire d’un des comédiens) qui elle-même atteinte du virus, passa deux nuit complète à compter le nombre de ses respirations, par minute, afin de déterminer si elle devait se rendre aux urgences.
Les scénaristes ont dû livrer leurs scripts en un temps record : deux à trois semaines, comparativement aux années (deux à trois) que nécessitent habituellement la recherche et l’écriture d’une série télé.
Le tournage s’est déroulé de façon quelque peu chaotique. Comédiens et cadreurs devaient capter simultanément une foule de directives, via Zoom, sur l’éclairage, la prise de vue, la mise en scène.
Le montage a lui aussi été effectué à la maison pour ensuite être envoyé en post-production.
Phénomène inédit, la production finale sera diffusée sans que les différentes équipes techniques (toutes confinées dans leur lieu respectif) ne se soient une seule fois rencontrées.
Le résultat, à n’en point douté, présentera quelques imperfections techniques. Si cette expérience est couronnée de succès, il se peut qu’elle fasse tache d’huile. En effet, les technologies actuelles permettent de produire simplement, à faible coût, et à distance, un contenu média qui, s’il est de qualité, a toute les chances de provoquer chez l’auditoire ce que le public recherche : une fiction riche en information et en émotion.
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