Les Cahiers de l'imaginaire

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<strong> 🟨 Comment Platon est devenu un photographe célèbre ?</strong>

Pour le photographe Platon, la caméra n’est qu’un outil. 

Ce qui est important, c’est ce que j’ai l’intention de raconter, le message, l’émotion que je désire transmettre. 

Quels critères pour qu’une photo soit réussie ?

Selon ses propres termes, une photo est une combinaison réussie entre simplicité graphique, et la puissance qui se dégage de l’esprit et de l’âme du sujet. 

Ses photos d’un nombre incalculable de célébrités à travers le monde sont connus de tous. Elles ont illustré les pages couvertures de magazines internationaux depuis plus de deux décennies. 

Il s’agit de portraits et, par conséquent, les mains et surtout les yeux sont des éléments déterminants pour atteindre le puissance évocatrice recherchée. 

Comment Platon procède-t-il ?

Avant un shoot, il ne se demande pas comment il pourra obtenir une bonne image, mais plutôt ce qu’il apprendre du sujet qu’il s’apprête à photographier.

  1. Atteindre le point de bascule

Il existe selon lui un point de bascule à partir duquel le sujet est prêt à livrer ses émotions, à exprimer ce qu’il pense vraiment, à s’ouvrir. Mais parvenir à ce point nécessite une préparation mentale et la mise en place d’une bulle d’intimité dans laquelle il est possible d’établir un dialogue, d’amorcer une conversation véritable et produire une émotion qui transparaîtra dans l’image.

Tout dépend de la «connexion» entre le photographe et son sujet. Cette connexion peut prendre les allures d’une danse ou d’une bataille. 

Qu’il s’agisse de Kadhafi, de Poutine ou d’Obama, l’échange n’est évidemment pas le même. Pour détendre Poutine et obtenir de lui une réaction, il lui a demandé ce qu’il pensait des Beatles, sachant fort bien que Poutine était un fan du groupe. Il s’est rapproché du président russe, sachant aussi que personne ne réussit à s’approcher de lui.

En ce qui concerne Gaddafi, c’est ce dernier qui s’est servi de l’objectif pour prendre une pose de défi et de menace à l’intention des lecteurs éventuels. Platon en prenant le cliché a immédiatement ressenti une sensation d’effroi le transpercer. 

2. Ne jamais rompre la connexion directe

Platon fait asseoir ses invités sur un petit banc de bois, toujours le même. Derrière, un fond noir ou blanc. Il travaille souvent à genoux, très près de son sujet, en contre-plongée. Il essaie de ne jamais rompre la connexion directe qui s’établit entre lui et son sujet. La caméra est déclenchée au moment précis où l’émotion surgit. 

3. Un sens inné de la composition graphique

Il possède un sens inné de la composition graphique. Il pressent l’effet que le cliché produira sur la page imprimée d’un magazine. 

Il est important de souligner les antécédents de Platon et ses influences pour comprendre le talent particulier qui est le sien. 

Platon est grec. Il est né sur île grecque, d’un père architecte et d’une mère historienne de l’art. Son père l’amenait souvent en excursion et lui montrait la beauté stylistique des bâtiments qu’ils visitaient. Son père était un excellent dessinateur. Ses dessins était à la fois très graphique, épurés et expressifs.

Le langage visuel de Platon s’est inspiré des dessins de son père. Il lui doit entre autre la recherche de « ce qui est nécessaire ». Seul l’élément absolument essentiel trouve sa place dans la composition. 

4. Un rapport intime entre le sujet et le photographe

Le rapport intime qui s’établit en peu de temps entre le sujet et le photographe est l’assise même d’une image réussie. Platon a besoin d’être physiquement près de son sujet. Il cherche à ressentir ce que son sujet ressent. Cette chorégraphie qui est exécutée dans un espace restreint constitué d’un fond de scène situé à quelques centimètres à peine derrière, d’un banc sur lequel est assis le sujet, et du photographe agenouillé exige beaucoup de présence et d’énergie. 

5. Se servir de ses blessures pour développer son empathie

Platon, en tant qu’immigrant, a très mal vécu la première phase de son intégration en Grande-Bretagne. Il a été sauvagement battu parce qu’il était immigrant. Cependant, il a réussi à se servir de cette blessure pour développer son empathie et son désir de faire surgir la vérité. 

Dans les rues de Londres, il a alors réalisé des photos chocs qui ont été publiées dans différentes revues de la capitale. Ces photos ont suscité l’intérêt de JFK jr, alors directeur de l’influent George Magazine. À un point tel que John Kennedy junior l’a embauché. La carrière de Platon était lancée.   

Lorsqu’on voit une photo de Platon, on sait qui est le photographe, on reconnaît son style.

Et vous, dans ce que vous choisissez de créer, reconnait-on votre style ?

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 127

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