Les Cahiers de l'imaginaire

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Les efforts à fournir pour devenir un artiste 🟨 comme Picasso

Comment les artistes vivent-ils ? Les rituels qui définissent leur quotidien sont-ils à l’origine de leurs réussites ? Est-ce que leur génie, seul, est en mesure d’expliquer leur succès ?

Les efforts à fournir pour devenir un artiste 🟨 comme Picasso par Sylvie Gendreau, fondatrice du Laboratoire créatif et des Cahiers de l’imaginaire

Les dessous de la vie d’artiste

Prenons l’exemple de Picasso…

Comme le résume le site du Musée Guggenheim, Pablo Picasso a été un créateur précoce et prolifique :

« Pablo Picasso est né le 25 octobre 1881 à Malaga, en Espagne. Fils d'un peintre académique, José Ruiz Blasco, il commence à dessiner dès son plus jeune âge. En 1895, la famille s'installe à Barcelone et Picasso y étudie à La Lonja, l'Académie des beaux-arts.

Sa visite à Horta de Ebro de 1898 à 1899 et son association avec le groupe du café Els Quatre Gats vers 1899 ont été déterminantes pour son développement artistique précoce. La première exposition de Picasso a eu lieu à Barcelone en 1900, et cet automne, il se rendit à Paris pour le premier de plusieurs séjours au cours des premières années du siècle.

Picasso s'installe à Paris en avril 1904, et son cercle d'amis compte bientôt Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Gertrude et Leo Stein, ainsi que deux marchands, Ambroise Vollard et Berthe Weill.

Son style s'est développé de la période bleue (1901–04) à la période rose (1905) jusqu'à l'Ĺ“uvre charnière Les Demoiselles d'Avignon (1907), et l'évolution ultérieure du cubisme d'une phase analytique (vers 1908–11) à sa phase synthétique (à partir de 1912–13) ».

Picasso n’a jamais glorifié l’époque difficile qu’il a dû traverser avant de connaître le succès.

À 23 ans, il emménage dans le fameux Bateau-Lavoir où il retrouve une communauté d'artistes et la vie de bohème. C'est dans cet atelier glacé l'hiver et étouffant l'été que Picasso va peindre les Demoiselles d'Avignon. Il s'en éloigne deux ans pour l'atelier boulevard de Clichy.

Picasso intègre un appartement confortable Impasse Frochot. Ce nouveau domicile convient beaucoup mieux à ses aspirations bourgeoises. Fernande est ravie. Enfin terminé la pauvreté et les privations de ses premiers jours à Paris. Il lui fallait à la fois un lieu et un style de vie qui lui permettent de travailler en paix.

L’atelier est vaste, aéré et surtout il est le seul à y travailler. Il est interdit à quiconque d’y pénétrer. Seuls passe-droits : quelques invités parfois, et sa ménagerie de compagnie : un chien, trois chats et un singe.

Qu’en est-il de ses horaires ?

Il se couche tard et se lève tard. Son emploi du temps consiste essentiellement à s’enfermer dans son atelier. À partir de 14h00 jusqu’au crépuscule, au moins.

Lorsqu’enfin la porte de l’atelier s’ouvre, ce n’est pas pour faire la conversation, c’est pour dîner. À table, il parait rarement. Pour ainsi dire jamais, se souvient Fernande, sa compagne à cette époque. « Il paraissait ennuyé alors qu’en réalité il était absorbé », précise-t-elle.

Que mangeait Picasso ?

Picasso était hypocondriaque. Il ne buvait que de l’eau minérale ou du lait. Et il ne mangeait que des légumes, du poisson, du riz et des raisins.

Et sa vie sociale ?

Si des invités étaient présents, il était de bonne compagnie. Cela arrivait assez fréquemment, ce qui ne l’empêchait pas de nourrir des sentiments mitigés à l’égard des divertissements. Il s’amusait entre deux intenses périodes de travail, mais règle générale, il détestait et fuyait toute distraction. Le dimanche après-midi, il s’acquittait de ses obligations amicales.

Revenons à ses ateliers…

Picasso n’est pas resté très longtemps dans ce vaste atelier, il est retourné dans son ancien atelier au Bateau-lavoir en 1911., mais sans Fernande ! Peu de temps après, il emménage avec Eva, boulevard Raspail, puis rue Scoelche. Eva décède d’une maladie, Picasso quitte ce lieu devenu triste.

En 1918, il emménage avec sa nouvelle femme Olga, près de son marchand Rosenberg, rue de Boétie. Il occupe deux étages : un atelier et un appartement. Il y reste jusqu'en 1937. C'est dans cette même rue, au n°44 qu'il installera ses amours secrètes avec Marie-Thérèse en 1930.

Dessin publié sur le site Picasso.

Après ses premières années, Picasso a toujours eu des ateliers confortables à Paris, dans le sud de la France ou dans ses lieux de vacances dont Dinard, un lieu que j’aime bien pour y avoir eu une galerie d’art de 2009 à 2015.

L’atelier dur de Céret, fondation Pablo Picasso.

Chaque lieu est souvent associé à une ou plusieurs femmes, à ses enfants ou à ses amis. Comme il le fait dans la petite ville française proche de ses racines espagnoles, Céret. « Entre 1912 et 1913, c’est le lieu du secret pour travailler avec Braque au développement du cubisme et l'apparition des papiers collés ou pour aimer Eva à l'écart des regards indiscrets. »

Dès les années 10, Picasso se rend l'été dans le sud de la France. Antibes est l'une de ses destinations, des baigneuses néoclassique aux bacchanales mythologiques des années 50. L'atelier le plus important est celui niché dans le château Grimaldi.

La peinture constitue une véritable et inépuisable passion. Même après trois ou quatre heures debout devant une toile, Picasso ne ressentait aucune fatigue. C’est d’ailleurs pour cette raison, répétait-il, que les peintres vivent si longtemps. Pour Picasso, la pratique de son art revêt une fonction salutaire et rédemptrice.

« Je laisse mon corps devant la porte, comme le font les musulmans avec leurs chaussures avant d'entrer dans la mosquée », disait-il.

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Un petit coin à soi pour mieux créer


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Références :

Pablo Picasso, Guggenheim.org

Fondation Picasso à Paris