<strong>Des sentiers pour stimuler votre imagination đĄ</strong>
Découvrez les secrets dâun grand marcheur : Robert MacFarlane
Marcher, en particulier dans la nature, stimule la pensée et la créativité. Il existe une relation entre les sentiers, l'acte de marcher et lâimagination.
Révisé 7 juillet 2020
Robert MacFarlane, est un marcheur au long cours qui a exploré de multiples sentiers un peu partout à travers le monde confie ses découvertes. Marcher le long de vieux sentiers, selon lui, nous entraîne vers le passé. Sâil sâagit dâun parcours solitaire, les fantômes, les légendes et les voix qui hantent les lieux viennent à notre rencontre.
Peu importe quels lieux ces sentiers sillonnent, la reconnaissance qui se produit se fait dâabord et avant tout à lâintérieur de soi.
Comme nâimporte quel animal, lâhomme laisse derrière lui des traces. Les sentiers sont bordés de repères. Il en existe un très grand nombre.
âąCairn : un cairn, ou un montjoie (en français), est un amoncellement de pierres qui indique une position le long dâun sentier.
âąResting stones : des blocs de pierre, des rochers sur lesquels on sâassoie pour faire une pause.
âąGrey wethers : ce sont des cercles de pierres préhistoriques situées habituellement sur un terrain plat.
*Sarsen : les Sarsens sont des blocs de grès utilisés pour la construction de monuments mégalithiques et qui peuvent servir de repères.
*Milestones : ce sont les bornes routières. Les premières étant les bornes militaires qui jalonnaient les voies romaines.
âąCromlech : est un monument mégalithique préhistorique constitué par un alignement de monolithes verticaux (menhirs), formant une enceinte de pierres levées, généralement circulaire. Parfois un menhir est placé au centre.
Les sentiers ne sont pas que terrestres. En fait, les plus vieux sentiers sont des sentiers maritimes. Ils sont créés par des courants et balisés par des bouées ou des sémaphores (tour ou mât établi en divers points de la côte ainsi que près des rades ou ports et servant à faire des signaux, soit de marée, soit de changement de temps, soit par code sémaphorique, de la terre aux navires et réciproquement). On les remonte (à contre-courant), ou on les descend.
Les sentiers sont une construction consensuelle. Ils sont le résultat dâune pratique collective. Si on cesse de les emprunter, ils disparaissent. Les sentiers ne mettent pas seulement en relation des lieux géographiques.
En les empruntantâŠ
âŠils stimulent notre réflexion et notre créativité
âŠils nous entraînent vers le passé et notre histoire individuelle ou collective
âŠils favorisent lâintrospection et un retour sur soir.
Marcher dans la nature, le long des sentiers, nous rappelle que les activités cognitives sont à la fois tributaires du mouvement et des lieux. Lâidée nâest pas nouvelle, Jean-Jacques Rousseau est un des premiers qui lâa mise en évidence. Mais les sentiers de marche occupent aussi une place prépondérante dans plusieurs sociétés traditionnelles.
Pour les Apaches, par exemple, le passé est représenté par un sentier tracé par les ancêtres, mais invisible aux vivants. Pour lâemprunter, il faut lâapprocher indirectement en se servant comme guides de certaines traces de mémoire ou empreintes : le nom dâun lieu, un récit, des chants, des reliques.
Pour les Aborigènes dâAustralie, le monde a été créé au temps des rêves. Les premiers ancêtres se sont alors trouvés face à une Terre noire et lisse, sans aucun relief. Ils se sont alors mis à marcher et en marchant ils ont alors brisé la croûte terrestre et libéré ainsi la vie qui sommeillait en elle. À chaque pas, un nouveau paysage surgissait.
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DÉCOUVREZ LâEXERCICE No. 36
Faites exploser votre créativité en marchant.
Lire également le billet,
Marcher pour être plus créatif.
Références
MacFarlane, Robert. The Old Ways - A Journey on Foot. Penguin, 2012.Chapter : Path. Authorâs Note.