Paul Klee disait que « Dessiner, c’est comme marcher sur une ligne. »

Au cœur de cette maxime se cache un concept important : le jeu. Créer, c’est jouer.

Jouer ne signifie pas s’adonner à une activité exempte de toute règle. Le jeu, à des degrés divers, suppose le respect de règles strictes. À telle enseigne, qu’il arrive que pour bien jouer, il soit nécessaire de développer une habilité, un talent particulier, qui nécessite parfois de longues années d’apprentissage.

Jouer présente de multiples caractéristiques

🔻 Il s’agit d’une activité qui ne vise pas de but précis.

🔻 Il s’agit d’une activité volontaire à laquelle on s’adonne avec encore plus de joie si elle est attractive.

🔻 Jouer procure un sentiment de liberté.

🔻 Lorsqu’on joue, notre conscience de soi s’estompe.

🔻 Jouer améliore notre capacité à improviser.

🔻 Lorsqu’on joue, on se soustrait du monde qui nous entoure, et l’on a tout naturellement envie de poursuivre indéfiniment le jeu.

On a tendance à oublier que jouer est une activité humaine fondamentale. Elle témoigne de notre ouverture au monde.

Quels avantages peut-on tirer en jouant davantage ?

🔻Jouer, toutefois, suppose au préalable un acte de foi. Celui qui joue ne sait pas d’avance dans quoi il s’engage. Mais cette incertitude est un gage de plaisir. Tout connaître, tout savoir d’avance n’a aucun intérêt.

🔻Jouer nécessite aussi qu’on se sente en confiance. Sans un environnement propice, et sans confiance en soi, le joueur n’est pas en mesure de se laisser aller et de créer le mouvement fluide et libérateur qu’il recherche.

🔻Jouer/créer, car jouer ainsi que créer sont deux activités jumelles. Ils n’ont pas que des avantages positifs sur le plan émotionnel et cognitif. Jouer, créer, en peignant avec ses doigts, par exemple, présente des sensations tactiles qui favorisent la pleine conscience et améliorent la sensation de bien-être. Jouer pourrait ainsi être une activité efficace pour contrer les dérives d’attention, les ruminations incessantes qui caractérisent les états dépressifs et anxieux.

Susanna Crossman, une spécialiste des thérapies par l’art, demande souvent à ses patients, au terme d’une séance, de décrire à la fois les sensations physiques et émotionnelles qu’ils ont ressenties. Le corps et l’esprit sont étroitement connectés.

À la Nouvelle École de Créativité, nous enseignons ainsi. Nous jouons et nous créons. Mais pas seulement. Nous méditons. Et nos façons de méditer sont également des jeux et des créations. Toutes ces activités, augmentent notre matière grise, notre sentiment de bien-être, notre santé physique et mentale et nos capacités sensorielles.

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 37

Jouer avec l’aléatoire

Référence

Crossman, Susanna. The Play Cure. Aeon, 2021.