Photographe, artiste, curateur, galeriste, entrepreneur, collectionneur, F.C. Gundlach ne se démode pas 🟨
Plusieurs le considèrent comme le père de la photographie moderne.
Le photographe de mode Franz Christian Gundlach s’est taillé une place prépondérante dans les années 1950 et 1960 grâce à ses compositions épurées et élégantes.
Certaines personnes semblent suivre une ligne de vie cohérente, elles demeurent alignées avec leurs passions. Même si elles se permettent de prendre des risques, en fin de parcours, leurs expériences apparaissent comme les éléments d’un ensemble intelligible comme peut l’être une collection réfléchie.
FC Gundlack est un exemple parfait de cela. Il aime l’élégance, les fêtes et le beau. Passionné de photographie depuis qu’il est enfant, son intérêt ne se limite pas à la prise de vue. Il a été, tour à tour, enseignant, propriétaire d’un labo photo, curateur pour de nombreuses expositions, le propriétaire d’une galerie, en plus d’être un collectionneur. Il a fondé la Maison de la photographie à Berlin, ce qui a grandement contribué à faire reconnaître la photo comme un art.
FC Gundlach a débuté sa carrière de photographe très tôt. Enfant, déjà, il se prenait en photo, lui et ses petits camarades dans des compositions étudiées. Après la guerre, il se lance dans la photo et décroche sa première exposition à Paris en 1951.
À l’époque, Paris est LA capitale culturelle, tous les artistes souhaitent y être. Gundlach décroche des contrats qui lui permettent de photographier les stars de l’époque : Jean Cocteau, Jean Marais, Fernandel, Yves Montand et Simone Signoret. Pendant un déjeuner à Paris, le directeur de la revue Film Frau lui propose un emploi, Gundlach décide de retourner en Allemagne.
Il fallait être un photographe accrédité pour couvrir la mode à Paris. Ceux qui n’avaient pas cette accréditation devaient se contenter de photos prises dans les salons de couture.
Plus tard, il s’affranchira de ces contraintes en photographiant à l’extérieur. Qu’à cela ne tienne, ses clichés y gagnent en réalisme et en fraîcheur. Tout en conservant un sens inné de la composition épurée, directe et élégante.
Audace et originalité servent son souci de la composition géométrique, amplifiant la puissance évocatrice de l’image. Telle l’idée, par exemple, de faire poser les mannequins sur les ailes d’un avion, très inusité pour l’époque.
L’industrie du cinéma ne lui échappe pas et l’engage à la semaine pour réaliser ses photos de presse. Il a alors cette idée de génie ! Pourquoi ne pas fusionner les deux ? C’est lui qui a l’idée le premier de faire porter aux stars des vêtements de mode.
Le caractère indémodable des photos de FC Gundlach tient, entre autres, au fait qu’il a vite compris que la mode était le reflet des changements de société. Elle traduit les bouleversements sociaux. Le cinéaste Wim Wenders souligne que le don de Gundlach, c'est de photographier l’air du temps.
Le photographe pousse l’enveloppe jusqu’à intégrer le storytelling dans la photo de mode. Dans les années 1960, pour le magazine allemand Brigitte, il raconte des histoires, en utilisant des séries de photos savamment agencées dans les pages du magazine. Le tirage du magazine grimpe en flèche jusqu’à un million de lecteurs.
Il a des idées de compositions originales, comme ces deux mannequins en tenues de plage devant les pyramides en plein désert !
La journaliste qui écrivait les textes confie qu’il était toujours élégant et que peu importe la ville ou le pays où ils se trouvaient, les équipes obtenaient toujours les meilleures chambres dans les hôtels et les meilleures tables dans les restaurants. Ses séances de photos étaient des fêtes, il savait détendre l’atmosphère, sa passion était communicative.
Il s’est rapidement inspiré d’Andy Wharol pour ses compositions, et a été l’un des premiers à collectionner les photos de l’artiste New Yorkais. Au fil des ans, organisant plusieurs expositions de photos, il a acquis de nombreuses Ĺ“uvres. Aujourd’hui son importante collection est gérée par la fondation F. C. Gundlach. À 95 ans, il continue d’être actif. Impressionnant, non ?
Traverser la vie avec élégance et un brin d’humour, porté par une passion absolue pour la photographie. Inspirant, non ?
Envie de tenter l’expérience ?
Découvrez l’exercice No. 164