<strong>Un monde de possibilités 🔘</strong> 2/3
12 pratiques pour faire arriver l’impossible !
Ce billet est le deuxième sur l'art des possibilités et ses 12 pratiques pour vous aider à réussir votre vie et vos projets.
Si vous n'avez pas lu le premier billet, c'est ici !
Comme je l'expliquais, il s'agit de la proposition que nous font Rosamund Stone Zander (spécialiste en thérapie familiale) et Benjamin Zander (chef d'orchestre du Philarmonique de Boston) dans leur ouvrage, _The Art of Possibility_, douze pratiques écrites comme douze variations d'une longue phrase musicale. Les auteurs utilisent la musique comme principale métaphore.
Nous avons vu les trois premières :
1. Tout est inventé.
2. Marcher dans l'univers des possibles
3. Attribuer des A
On enchaîne de ce pas avec les quatre suivantes.
Quatrième pratique — Être une contribution
Un homme voit au loin une jeune femme sur la plage. On dirait qu'elle danse ou qu'elle pratique un rituel. Il s'approche et s'aperçoit qu'elle lance à la mer des étoiles de mer échouées sur le rivage. Sur un ton gentiment moqueur, il lui dit :
« Il y en a des centaines, vous perdez votre temps, cela ne fera pas de différence. » Souriante et sereine, la jeune femme se penche à nouveau, ramasse une étoile de mer et la lance gracieusement dans l'eau. Elle dit à l'homme : « Cela fera certainement une différence pour celle-ci. »
Avec cette histoire, les auteurs veulent illustrer la différence entre un monde de mesure et un monde de contribution. L'homme dans son analyse perçoit ce geste comme futile : trop d'étoiles de mer, pas assez de temps, pas assez de personnel, pas assez de ressources, trop difficile d'évaluer les résultats... La jeune femme ne pense pas à cela, elle est une contribution. Elle voit le monde comme une place où nous sommes tous des contributions.
Benjamin Zander a gardé un souvenir traumatisant de sa jeunesse. Tous les soirs, à l'heure du repas, son père demandait à ses trois fils ce qu'ils avaient fait pendant la journée. Pour le cadet , fait voulait dire accomplir.
« Ce moment était terrible », explique-t-il, « car j'avais l'impression de n'avoir rien accompli en comparaison de mes frères. Et bien sûr, même quand j'ai eu des réussites, j'étais toujours aussi anxieux et pas plus heureux. »
Il a inventé le jeu Être une contribution grâce à son épouse. Il confie qu'un jour sa femme est partie en lui disant (bien qu'il ne voulait pas l'entendre) :
« Inventons une forme qui nous permet de contribuer l'un à l'autre en laissant une distance entre nous qui nous encourage à être pleinement nous-mêmes. »
Quelques semaines plus tard...
J'ai réalisé que je pouvais inventer un nouveau jeu intitulé : Je suis une contribution.
—Benjamin Zander
À ses élèves musiciens, le chef d'orchestre demande désormais de répondre à cette question :
« Quelles ont été mes contributions pendant la semaine qui vient de s'écouler ? Cela va jusqu'à aider une dame âgée à traverser la rue au courage de dire ce que l'on pense à une personne que l'on aime. »
Ce jeu, selon lui, aide ses élèves à être de meilleurs interprètes pour transmettre les messages de Brahms et de Beethoven. La pratique de ce jeu procure une force remarquable pour transformer les conflits en expériences enrichissantes.
Cinquième pratique — Diriger de toutes les places
Le grand chef d'orchestre, Herbert Karajan aurait dit un jour à un chauffeur de taxi en sortant de l'Opéra :
— Dépêchez-vous, dépêchez-vous !
— Très bien Monsieur, mais où va-t-on ?
Et le chef de répondre :
— Peu importe, ils ont besoin de moi partout.
Dans le monde de la musique classique, le dernier bastion d'un monde autocratique et autoritaire selon Benjamin Zander, les chefs ont parfois des réputations redoutables. Traditionnellement, la communication était à sens unique. Il explique que dans sa façon habituelle de diriger, il essayait de convaincre les musiciens d'interpréter les pièces à sa façon. Mais depuis qu'il s'est transformé, il a changé sa façon de diriger.
Il a pris conscience qu'il était un chef silencieux, qu'il avait besoin de la contribution véritable de chacun pour obtenir des résultats exceptionnels.
Or, à part le regard, il n'est pas facile d'imaginer une communication avec 100 musiciens. Il a donc institué une pratique formidable : La page blanche.
Dans les principaux orchestres qu'il dirige, il place une page blanche sur chaque lutrin pendant les répétitions. Les musiciens sont invités, quand ils le souhaitent, à partager une information ou un commentaire qui peut contribuer à améliorer l'interprétation ou aider le chef à mieux diriger. Les musiciens étant souvent de grands artistes, cette approche améliore grandement la qualité des concerts.
Il raconte aussi que pendant les répétitions, il lui arrive de demander à un musicien de prendre sa place afin qu'il puisse écouter le résultat en se plaçant derrière la salle. Cela donne l'occasion aux musiciens de vivre l'expérience d'un chef. Un jour, un musicien a écrit sur sa page blanche qu'après avoir tellement critiqué le travail des chefs d'orchestre, il venait de s'apercevoir que c'était aussi difficile de diriger que de jouer d'un instrument.
Il lui arrive aussi de demander aux musiciens de prendre une autre place que leur place habituelle. Cet exercice est exigeant pour un musicien, mais il lui fait réaliser qu'il peut conduire sa section de n'importe où s'il est pleinement présent. Un chef d'orchestre est silencieux. Seul il ne fait rien. Le jour où il a pris conscience de cela, Benjamin Zander a tout mis en Å“uvre pour que chaque musicien puisse exprimer au mieux son talent dans un concert.
Sixième pratique — la Règle No 6
Un premier ministre en réunion avec le premier ministre d'un autre pays est dérangé par son adjoint affolé qui veut lui demander son avis pour un dossier urgent. Le premier ministre lui dit, rappelez-vous la règle No 6. L'adjoint s'excuse et se retire immédiatement.
Cette fois, c'est un autre collaborateur qui le sollicite, il lui fait dit la même remarque : Rappelez-vous la règle No 6. Il se retire en souriant. Intrigué, le premier ministre invité lui demande : Puis-je me permettre de vous demander quelle est cette règle No 6. Le premier ministre lui répond bien sûr : « Ne vous prenez surtout pas au sérieux. » Il fait un signe de la tête pour acquiescer : « Et, puis-je vous demander, quelles sont les autres règles. » L'hôte répond : « Il n'y en a aucune. »
La règle No 6, expliquent les auteurs, peut nous aider à distinguer notre moi-calculateur. Frank Sulloway, ancien chercheur de Harvard dans le domaine des sciences cérébrales et cognitives, explique que chaque enfant a son territoire stratégique pour sortir vivant du monde de l'enfance.
Plusieurs de nos habitudes, une fois adulte, sont le prolongement de cet enfant, qui, pour survivre dans une famille, une communauté, avait besoin de se connaître et de développer une personnalité qui le fera sortir de l'enfance en un seul morceau. Bien que cette stratégie soit utile lorsque nous sommes enfants, l'adulte confiant y a encore parfois recours inconsciemment. Cet enfant en nous est souvent agressif. Les auteurs proposent de le voir pour nous en libérer.
En s'allégeant soi-même, il est possible que nous allégions les autres. Lorsqu'on se prend trop au sérieux à cause de nos frustrations tout notre entourage s'en ressent.
Chassons les frustrations en ajoutant un peu de légèreté dans nos vies. Heureusement, notre moi véritable d'où la source créatrice peut s'exprimer en toute liberté, où nous sommes confiants, nous fait mieux réagir dans des circonstances similaires. Conscients, nous pouvons dépasser l'enfant en nous, ce moi qui se bat pour sa survie, et participer à un monde coopératif.
Septième pratique — prendre les choses telles qu'elles sont et non comme elles devraient être
Il s'agit d'être présent au monde sans offrir de résistance et en étant conscient de nos réactions.
« Laisser la pluie tombée sans la combattre. », écrivent les auteurs. Plus facile à dire qu'à faire !
Dans l'ouverture du Sacre du printemps, il y a une partie qui est impossible de jouer parfaitement. Stravinsky aurait dit :
« Je ne veux pas le son d'une personne qui joue ce passage, mais celui d'une personne qui essaie de le jouer. »
Un musicien ne devient pas meilleur parce qu'il essaie plus fort. La musique invite parfois à prendre des risques, c'est souvent lorsque nous allons au-delà de nos capacités qu'une surprise nous attend, lorsque nous lâchons prise. Mais il est aussi vrai qu'en sortant des sentiers battus, nous risquons de tomber. Et alors ? Être un bon musicien, c'est lutter contre la spirale de la gravité qui essaie de nous entraîner vers le bas.
Il est vrai que dès qu'on se met à blâmer, à critiquer, à juger et à dire comment les choses devraient être plutôt que de les accueillir telles qu'elles sont, nous perdons notre efficacité d'action. La nature ne juge pas. Un feu de forêt est une catastrophe, mais il est possible qu'ensuite, dans plusieurs années, la forêt se porte mieux. Ce n'est pas à nous de juger. Qui sommes-nous pour juger le monde ? Le choix de nos mots revêt une importance capitale. Si nous parlons de mur, déjà un mur s'érige.
Rosamund cite en exemple une femme qui incarne cette pratique à merveille, l'anthropologue et éthologue, Jane Goodall (une de mes héroïnes). Elle qui est témoin des pires atrocités, n'émet jamais un jugement ou un blâme. Elle décrit l'atrocité des situations, mais seuls la compassion et l'amour ressortent de ses propos.
C'est l'invitation que nous font les auteurs. La pratique d'accueillir les choses telles qu'elles sont, accepter la vérité pour ce qu'elle est, pour nous mener à la prochaine étape.
Et c’est une de choses que l’on apprend dans le programme en ligne Ma vie telle que j’imagine.
Dans mon prochain billet, je termine avec le cinq dernières pratiques. Et voici l’exercice que je vous propose cette semaine.
Envie de tenter l’expérience ?
Découvrez l’exercice No. 5
Révélez-vous !