<strong>2 choses 🌱 que font les créatifs</strong>
À faire et à refaire pour stimuler votre créativité.
Pour tenter de répondre à l’épineuse question : Qu’est que l’art contemporain ? Une critique de renom a répondu de la façon suivante : c’est l’art qui se fait. L’art se définirait ainsi par ce que produisent les artistes : installations, tableaux, photos, vidéos.
Pourquoi ne pas poser la question autrement ?
La créativité est au cĹ“ur de la création artistique, mais pas uniquement. Elle concerne la quasi totalité des activités humaines.
Mais la créativité, non plus, n’est pas facile à définir.
Pour répondre à cette question, pourquoi ne pas l’inverser ? La question se formulerait alors de la façon suivante :
Qu’est-ce que la non-créativité ?
Ming Thein, designer de montres de luxe, et photographe, décrit l’individu non-créatif de la façon suivante :
Le non-créatif accepte l’ordre des choses et l’aspect répétitif des tâches qu’il doit accomplir. Il n’est pas curieux. Jamais il ne se pose la question : que se passerait-il si ? Il a clairement délimité sa zone de confort. Lorsqu’il s’aventure à l’extérieur de cette zone, c’est pour effectuer une recherche simple et rapide sur Google. Avec cette attitude, pour le non-créatif, tout se passe comme prévu, mais en même temps rien de nouveau ou de meilleur risque de se produire. C’est la voie que la plupart emprunte de plus en plus. Il n’y a pas de risque. Il ne risque pas d’y avoir de dépassement de coûts. Nul besoin d’affronter le diktat social, les normes et les conventions.
À l’inverse, le créatif s’éteint à petit feu lorsqu’il doit se soumettre au mode opératoire qui vient d’être décrit. Le créatif, sous le joug de sa curiosité (une tare qui souvent l’afflige dès la naissance) ne peut s’empêcher de se poser continuellement la question : Pourquoi cela doit-il être fait de cette façon, alors qu’il existe certainement une façon de faire mieux, différemment ou à moindre coût ?
Ming Thein, a dû se conformer à un régime de « pilotage automatique » pendant une dizaine d’années. Dorénavant, il dirige sa propre entreprise de fabrication de montres de luxe, il subdivise le terme créativité en deux composantes :
1. La curiosité
2. La capacité à entrevoir ce qui se produirait en répondant à la question suivante : Que se passerait-il si ?
La créativité : un jeu d’assemblage
Cette capacité dépend dans une large mesure de la facilité avec laquelle nous pouvons « assembler » des éléments en apparence disparates. Ming Thein compare cet exercice mental à un jeu de Lego.
Devant des blocs de Lego étalés sur une table, deux possibilités s’offrent à vous :
1. Vous pouvez vous en ternir au manuel d’utilisation et assembler les blocs pour reproduire un modèle existant.
2. Ou vous pouvez tenter d’assembler les blocs de manière différente pour tenter de produire un assemblage nouveau. Il se peut alors que vous ayez besoin de pièces qui ne se trouvent pas dans la boîte que vous avez achetée, ou que vous deviez expérimenter de nouveaux modes d’assemblage qui ne sont pas décrits dans le mode d’emploi.
Au quotidien, la réalité est plus complexe, et le processus d’assemblage se réalise en continu au fur et à mesure que nous accumulons de données nouvelles dans un domaine spécifique de connaissances. Mais le jeu de Lego demeure une bonne base de comparaison pour expliquer le processus de créativité.
Pour pousser la métaphore un peu plus loin, supposons que vous êtes confronté à un mode d’assemblage dont les règles ne sont pas clairement définies. Ou que les assemblages, constitués d’éléments disparates, ne donnent pas les résultats prévus ou que les connexions entre les différents éléments sont imprécises et mal documentées, ou encore que les instructions qui vous sont fournies sont écrites dans un langage qui vous est étranger, vous êtes alors confronté à ce qui s’appelle la Vie.
Vu sous cet angle, il devient évident que la créativité n’est pas l’apanage du domaine des arts, mais concerne toutes les champs de l’activité humaine.
Imiter la nature
Les efforts d’assemblage ont alors pour objectifs de glaner tous les éléments pertinents en provenance de disciplines parfois très différentes les unes des autres pour tenter de solutionner un problème. Le biomimétisme est un exemple d’assemblage conceptuel qui emprunte des formes, des matières, des propriétés ou des modes de fonctionnement au vivant.
La règle d’or
Plus un individu est en mesure de réaliser ces connexions afin de résoudre un problème (de design, de production, de coût, d’originalité et de style), plus il est créatif.
En ce qui concerne les exercices, je vous conseille la lecture d’ouvrages étonnants sur l’architecture animale. Il s’agit en quelques sorte d’un exercice passif (dans un premier temps du moins) qui consiste à admirer ce que les insectes, les oiseaux et autres animaux sont en mesure de réaliser à partir des éléments qu’ils tirent de leur environnement immédiat. Il y a plusieurs sources d’inspiration possibles.
Un des pionniers dans le domaine est Karl Von Frisch dont le livre Architecture Animale tient lieu de référence. Mais il existe de nombreux autres ouvrages plus récents qui traitent de ce sujet.
Envie de tenter l’expérience ?
DÉCOUVREZ L’EXERCICE No. 44
Nature et Culture