Les Cahiers de l'imaginaire

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đŸ”»Ce n'est qu'un rĂȘve ?

Les rêves constituent une expérience essentielle et nécessaire.

SOS ☎ Nos rêves sont menacés !

Tout le monde rêve. Certains affirment qu’ils ne rêvent jamais. D’autres accueillent leurs rêves avec sérieux et les notent systématiquement dans des carnets dédiés, des carnets de rêves.

đŸ”»Ce n'est qu'un rĂȘve ? par Sylvie Gendreau, fondatrice des Cahiers de l’imaginaire et de La Nouvelle École de CrĂ©ativitĂ©.

Qu’est-ce qu’un rêve ?

On peut comparer le rêve à un dialogue entre le monde éveillé et celui des rêves. Cet échange joue un rôle essentiel dans le processus d’apprentissage. Il consolide la mémoire, module nos affects, et renforce même nos défenses immunitaires. Et, bien sûr, la fréquentation du monde des rêves stimule notre créativité.

Morphée, la divinité grecque qui préside le monde des rêves, est, de toutes les divinités, la plus encline à emprunter une forme humaine. De ce fait, ce sont effectivement les rêves qui, dans bien des cas, propulsent notre conscience vers de nouveaux territoires et redonnent une forme nouvelle à nos idées et nos projets.

Une boîte noire

Pour paraphraser Michel Jouvet, un chercheur français qui a cherché toute sa vie à percer leurs mystères, les rêves sont demeurés une « boîte noire ». Pour un esprit rationaliste, l’évocation d’un songe au sortir du sommeil se soldera par l’habituel conclusion : « ce n’est qu’un rêve. »

Toutefois, si l’on accepte d’emprunter un chemin de traverse, et que l’on quitte le point de vue cartésien, il faut bien admettre que rêver, sur le plan mental, équivaut à quitter, à la fin d’une longue journée, des chaussures que l’on sait trop petites, mais que l’on porte quand même par souci d’apparence, ou pour se conformer à un code vestimentaire.

Ainsi, rêver contribue à se libérer l’esprit des contraintes qu’imposent nos systèmes moteur et sensoriel.

Une forme endogène de psychothérapie

De nos jours, on considère que le fait de rêver constitue une forme endogène de psychothérapie. Rêver révèle ainsi plusieurs aspects de notre inconscient personnel : qui sommes-nous ? À quoi aspirons-nous ? Les amours et les haines qui nous agitent.

Un inconscient collectif

Le miroir de nos rêves nous projettent parfois une image caricaturale de notre vie éveillée. Mais il arrive que le miroir se transforme et donne alors accès à d’autres versants, plus profond, et d’une portée qui dépasse notre sphère individuelle.

Une source de créativité

Lorsque nous rêvons, nos pensées sont plus curieuses que nos intentions. Elles sont plus emphatiques que critiques. Notre esprit s’empare alors de l’instant présent beaucoup facilement qu’à l’état de veille. Sans surprise, les rêves ont toujours joué un rôle prépondérant dans le domaine de la créativité. La chanson Yesterday est venue à Paul McCartney lorsqu’il rêvait. Et c’est en rêve que Larry Page a eu l’idée des premiers algorithmes de recherche de Google.

Présentement, les rêves sont menacés. On rêve moins, car on est anxieux et déprimés. Les rêves d’un individu qui est dépressif sont moins saisissants, moins vivaces. Ils sont appauvris et, au réveil, il est difficile de se les rappeler. Du point de vue du rêve, la dépression est une constipation émotionnelle.

Ne pas rêver est une constipation émotionnelle

Pour se prémunir de cette constipation, prêtez-vous à un exercice de désintoxication émotionnelle.

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 160

Sauvons nos rêves


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Référence

Gaiman, Rubin. In exile from the dreamscape. Aeon, 2020.