đ»Ce n'est qu'un rĂȘve ?
Les rĂȘves constituent une expĂ©rience essentielle et nĂ©cessaire.
SOS âïž Nos rĂȘves sont menacĂ©s !
Tout le monde rĂȘve. Certains affirment quâils ne rĂȘvent jamais. Dâautres accueillent leurs rĂȘves avec sĂ©rieux et les notent systĂ©matiquement dans des carnets dĂ©diĂ©s, des carnets de rĂȘves.
Quâest-ce quâun rĂȘve ?
On peut comparer le rĂȘve Ă un dialogue entre le monde Ă©veillĂ© et celui des rĂȘves. Cet Ă©change joue un rĂŽle essentiel dans le processus dâapprentissage. Il consolide la mĂ©moire, module nos affects, et renforce mĂȘme nos dĂ©fenses immunitaires. Et, bien sĂ»r, la frĂ©quentation du monde des rĂȘves stimule notre crĂ©ativitĂ©.
MorphĂ©e, la divinitĂ© grecque qui prĂ©side le monde des rĂȘves, est, de toutes les divinitĂ©s, la plus encline Ă emprunter une forme humaine. De ce fait, ce sont effectivement les rĂȘves qui, dans bien des cas, propulsent notre conscience vers de nouveaux territoires et redonnent une forme nouvelle Ă nos idĂ©es et nos projets.
Une boĂźte noire
Pour paraphraser Michel Jouvet, un chercheur français qui a cherchĂ© toute sa vie Ă percer leurs mystĂšres, les rĂȘves sont demeurĂ©s une « boĂźte noire ». Pour un esprit rationaliste, lâĂ©vocation dâun songe au sortir du sommeil se soldera par lâhabituel conclusion : « ce nâest quâun rĂȘve. »
Toutefois, si lâon accepte dâemprunter un chemin de traverse, et que lâon quitte le point de vue cartĂ©sien, il faut bien admettre que rĂȘver, sur le plan mental, Ă©quivaut Ă quitter, Ă la fin dâune longue journĂ©e, des chaussures que lâon sait trop petites, mais que lâon porte quand mĂȘme par souci dâapparence, ou pour se conformer Ă un code vestimentaire.
Ainsi, rĂȘver contribue Ă se libĂ©rer lâesprit des contraintes quâimposent nos systĂšmes moteur et sensoriel.
Une forme endogÚne de psychothérapie
De nos jours, on considĂšre que le fait de rĂȘver constitue une forme endogĂšne de psychothĂ©rapie. RĂȘver rĂ©vĂšle ainsi plusieurs aspects de notre inconscient personnel : qui sommes-nous ? Ă quoi aspirons-nous ? Les amours et les haines qui nous agitent.
Un inconscient collectif
Le miroir de nos rĂȘves nous projettent parfois une image caricaturale de notre vie Ă©veillĂ©e. Mais il arrive que le miroir se transforme et donne alors accĂšs Ă dâautres versants, plus profond, et dâune portĂ©e qui dĂ©passe notre sphĂšre individuelle.
Une source de créativité
Lorsque nous rĂȘvons, nos pensĂ©es sont plus curieuses que nos intentions. Elles sont plus emphatiques que critiques. Notre esprit sâempare alors de lâinstant prĂ©sent beaucoup facilement quâĂ lâĂ©tat de veille. Sans surprise, les rĂȘves ont toujours jouĂ© un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans le domaine de la crĂ©ativitĂ©. La chanson Yesterday est venue Ă Paul McCartney lorsquâil rĂȘvait. Et câest en rĂȘve que Larry Page a eu lâidĂ©e des premiers algorithmes de recherche de Google.
PrĂ©sentement, les rĂȘves sont menacĂ©s. On rĂȘve moins, car on est anxieux et dĂ©primĂ©s. Les rĂȘves dâun individu qui est dĂ©pressif sont moins saisissants, moins vivaces. Ils sont appauvris et, au rĂ©veil, il est difficile de se les rappeler. Du point de vue du rĂȘve, la dĂ©pression est une constipation Ă©motionnelle.
Ne pas rĂȘver est une constipation Ă©motionnelle
Pour se prĂ©munir de cette constipation, prĂȘtez-vous Ă un exercice de dĂ©sintoxication Ă©motionnelle.
Envie de tenter lâexpĂ©rience ?
DĂ©couvrez lâexercice No. 160
Sauvons nos rĂȘves
Référence
Gaiman, Rubin. In exile from the dreamscape. Aeon, 2020.
RĂ©flĂ©chir avec l'Ćuvre de Han Kang, laurĂ©ate du Prix Nobel de littĂ©rature 2024, qui explore la nature comme reflet de nos traumatismes personnels et collectifs.