Les Cahiers de l'imaginaire

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<strong>Coccinella ♟</strong> <strong>jeu pour les petits</strong>

C’est l’histoire d’une coccinelle qui a perdu ses ailes.

Cela fait plus d'un siècle que Darwin a développé la théorie de l'évolution. Celle-ci repose sur deux principes de base :

1 / La nature crée une grande variété de solutions possibles pour s'adapter à un environnement donné. C'est ce qu'on appelle la spéciation. Elle se manifeste, chez des individus par une accumulation de petites modifications morphologiques et physiologiques.

2/ Une sélection (naturelle et sexuelle) se produit parmi ces modifications. Les individus mieux adaptés survivent et contribuent à créer une nouvelle espèce. En biologie, une espèce est définie comme une communauté d'ascendance au sein de laquelle tout individu est interfécond avec les autres et donnera une descendance fertile.

Prêts à jouer ?

Coccinella par Sylvie Gendreau

Ce qu’il faut retenir pour ce jeu de l'évolution, c’est que ce ne sont pas les espèces qui évoluent, mais les communautés écologiques. Pour gagner, c'est-à-dire, survivre, il y a une multitude de facteurs (internes et externes) qui entrent en ligne de compte dont le hasard !

Cela nous a inspiré, avec l'artiste Pierre Guité, le Jeu évolutif LA COCCINELLE NOUVELLE. Il s'agit d'un projet où nous vous invitons à entrer dans l'histoire de la création d’une population de petits organismes évolutifs qui pourraient nous aider à relever les défis du monde de demain.

Voici comment l’histoire commence….

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PÉRIPÉTIES

La vie de Coccinella a basculé un soir de tempête où la pluie et les vents déraisonnaient.

Bien que Thomas n'avait pas besoin de bourrasque de vent pour faire claquer la porte de l'atelier, ce soir-là, les vagues avaient envahi la digue, les fenêtres menaçaient d'éclater et le toit pentu tremblait de frayeur.

C'est à ce moment que l'accident se produisit. Collision en plein vol sur la porte. Cocinella vit ses ailes arrachées d'un coup. Houchhh !

Étourdie, elle atterrit brutalement sur la mine du crayon de Thomas qui avait interrompu son dessin pour aller rejoindre ses copains.

Et la voilà qui glisse, glisse jusqu'au bout du crayon de Thomas qui aimait tailler ses crayons à la perfection pour que la mine soit fine et bien pointue. Coccinella s'étendit à plat ventre ventre sur le papier, laissant une trace noire derrière elle !

Épuisée, elle s'endormit sur le dessin de Thomas, bien au chaud, protégée de la tempête qui tourbillonnait à l'extérieur. Le lendemain, à son réveil, un magnifique soleil éclairait l'atelier. Elle sentit une douce chaleur réchauffer ses élytres. Coccinella avait fait la grasse matinée. Immobile, elle continuait à rêvasser, se souvenant de son rêve de délicieux pucerons.

CLAC ! Elle sursauta à l'arrivée de Thomas.

— Tiens, il y a une coccinelle sur mon dessin ! se dit le garçon en essayant de la pousser avec la mine de son crayon. Rien n'y fit ! Coccinella retomba lourdement sur le papier.

— Ahhhh…, à peine avait-elle ouvert les yeux qu'elle se senti projetée en avant, s'apercevant qu'elle était incapable de s'envoler pour se mettre à l'abri. La mémoire lui revint. Elle se rappela le fâcheux accident. Immobilisée, elle se fit toute petite sous sa carapace.

 

En se rapprochant, Thomas s'aperçut qu'elle avait laissé une trace dans la fenêtre de sa maison. Il se demanda si une coccinelle sans ailes pouvait apprendre à dessiner ?

— Si tu ne peux plus voler, tu ne pourras pas te nourrir ! Je ne dois surtout pas te laisser mourir. Attends-moi je reviens cria le petit garçon en sortant de l'atelier en courant.

 

La mère de Thomas, agricultrice biologique, opérait une serre de tomates peuplée de coccinelles qui faisaient la lutte aux pucerons. L'endroit idéal pour trouver de la nourriture pour Coccinella. Thomas mit délicatement quelques pucerons dans le gobelet et remonta à toute vitesse l'escalier pour nourrir sa petite coccinelle blessée.

Pendant son absence, Coccinella avait tourbillonné avec ses pattes sur le dessin.

— Bravo, s'écria Thomas, tu as continué à dessiner !

Coccinella sursauta, une nouvelle fois, aux cris enthousiastes de Thomas. Qu'avait-elle encore fait ?

— Tu as mérité ton goûter, dit Thomas, en déposant quelques pucerons sous ses yeux. 

Si tu étais Coccinella, quel dessin ferais-tu pour plaire à Thomas ? Imagine que tu es une coccinelle sans ailes, tu n'as que tes pattes et ton corps pour dessiner.


ZAIDIN DANS LA PEAU DE COCCINELLA

Zaidin a relevé le défi. Il a imaginé les dessins que Coccinella pourrait offrir à Thomas pour le remercier. Il aurait voulu enfiler un costume de coccinelle pour mieux jouer le rôle, mais sa mère n'en avait pas. Il s'est posé des questions une journée entière... et puis, soudainement, sous l'impulsion de son imagination, il a fait trois dessins :

Le troisième dessin est celui que Zaidin préfère. Mais il doute qu'une coccinelle sans ailes aurait pu réaliser ce joli cœur rouge ! 

Mais qui sait... parfois lorsque nous rencontrons des difficultés, nous déployons des forces insoupçonnées... c'est peut-être ce qui s'est produit pour Coccinella. Elle aurait trouvé le rouge sur le bureau de Thomas et aurait glissé son ventre pour peindre le cœur.

Merci Zaidin pour ce travail d'imagination et ces jolis dessins.


  - 2 -

TEMPS VOLÉ

Je m'appelle Thomas. J'ai 7 ans. Je n'ai jamais parlé de mes rêves. Même à mes parents. De toute façon, je n'aurais pas pu. Mon père est mort. Et ma mère travaille du matin jusqu'au soir.

Maman cultive des tomates. Dans une grande serre. Elle dit toujours qu'elle est sur le point d'arrêter. Mais c'est notre seule source de revenus. Lorsqu'elle vend ses tomates, une grande partie de l'argent va à la banque, et le reste sert à payer la nourriture, les vêtements et l'école. Elle dit qu'elle m'aime. Je la crois, mais elle n'a pas le temps de m'écouter.

L'idée de la serre était celle de mon père. Ce que voulait maman, c'est être avec nous tous les jours et vivre à la campagne.

À l'école aussi, ma maîtresse me dit qu'elle n'a pas le temps. Il faut dire qu'il y a beaucoup d'enfants dans la classe. Nous sommes 30. J'ai fait un calcul. J'ai divisé par 30 le temps que la maîtresse dispose avant de débuter son cours, et celui qu'elle prend pour ranger ses affaires et quitter la pièce. Quelques secondes tout au plus. Mes copains sont plus doués que moi pour attirer son attention. Il est certain que je ne pourrai jamais lui parler de mes rêves.

Quels sont tes rêves ? Nous t'écoutons !

Envie de tenter l’expérience ?

DÉCOUVREZ L’EXERCICE No. 91


Comment se faire des amis et influencer les autres ?


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