<strong>⭕️ une expérience mystique intéresse les neurosciences </strong>
Sortir de soi !
Depuis des millénaires, les mystiques de différentes allégeances s'exercent pour altérer la conscience qu'ils ont d'eux-mêmes (l'ego) pour tenter d'anéantir les barrières du moi et atteindre un état de paix et de sérénité.
Ce faisant, les pratiquants ont souvent l'impression de sortir de soi. D'être à la fois ici et ailleurs. L'impression d'être double. De fait, la racine étymologique du mot extase se rapporte aux termes ecstasis, ou extasie qui signifient le « fait d'être hors de soi ».
Révisé 4 juillet 2020
Dans le domaine des neurosciences, ce phénomène recoupe au moins trois différentes réalités qui ont donné lieu à de multiples expériences :
L'autoscopie : l'impression que l'on observe son corps d'un autre endroit, de l'extérieur.
L'héautoscopie : l'impression que l'on voit un double de soi-même tout en étant dans l'impossibilité de se localiser soi-même.
Les expériences hors corps : l'impression de flotter en dehors de son corps.
Ces expériences sont vécues par des individus souffrant d'épilepsie ou qui ont été victimes d'accidents graves et qui ont frôlé la mort. Mais elles peuvent aussi être induites en intervenant directement sur le cerveau.
Un neurologue, Shahar Arzy et un professeur de langue hébraïque, Moshe Idel, ont étudié le cas de Abraham Abulafia, un mystique du 13e Siècle. Abulafia a mis au point un processus qui permet d'intervenir directement sur le cerveau en pratiquant des exercices de concentration intense. L'approche consiste à chanter de manière répétitive des lettres en hébreu tout en se concentrant sur sa respiration et sur la position de sa tête.
Cet exercice a pour résultat de déclencher un phénomène autoscopique : le pratiquant a l'impression d'être double.
Cette approche est loin d'être unique. Les processus neuro-cognitifs à l'oeuvre se produisent de manière analogue dans d'autres traditions mystiques.
Selon les chercheurs, ces exercices de concentration modifieraient les mécanismes qui sont responsables dans le cerveau de construire notre identité.
Ces mécanismes jouent un rôle intégrateur en reliant à la fois nos sensations tactiles et visuelles et la proprioception en une seule image cohérente, c'est-à-dire, la vision que nous avons de notre corps en trois dimensions.
La pratique d'exercices de concentration, pour la plupart simples et accessibles, permettent de calmer l'esprit et de combattre l'anxiété et la dépression.
Envie de tenter l’expérience ?
Découvrez l’exercice No. 34
Mieux se concentrer
Référence
Le chercheur Robert Nideffer