💡Stimulez votre créativité dans un champ d’action limité
Michael McIlvaney, photographe, s’intéresse à la rue comme s’il s’agissait d’une scène de théâtre.
En ces temps de confinement qui se prolongent, voici une pratique pour profiter de cette distanciation physique de manière créative.
N’est-ce pas fascinant de réfléchir à la relation que nous entretenons avec l’espace public. Pour le photographe, la rue constitue un terreau fertile, car elle évolue aussi rapidement que la société elle-même.
Cet intérêt traduit ses années de formation en politique et en sociologie.
Ses compositions sont inspirées d’une conception théâtrale de l’espace public dans lequel les passants sont des acteurs, tandis que le photographe est celui qui attend, aux aguets. Michael McIlvaney tient à préciser que le spectateur, celui qui éventuellement regardera ses photos, fait , lui aussi, partie du jeu, et participe ainsi à la représentation.
Michael McIlvaney est fortement influencé par le sociologue américain Richard Sennett, et tout particulièrement par le livre The Fall of Public Man, publié en français sous le titre Les Tyrannies de l’intimité.
Dans cet ouvrage, Sennett explore les métamorphoses de la sphère publique et de la sphère privée à New York, à Londres ou à Paris au cours des deux derniers siècles.
Michael McIlvaney transpose en images certaines thèses de Sennett.
En observant les images de Michael McIlvaney, nous sommes amenés à nous interroger sur les interactions entre les passants et l’espace urbain.
L’espace urbain change constamment. La rue est une scène en soi, sur laquelle se joue une pièce de théâtre qui ne s’interrompt jamais.
Sur la scène, la représentation, au fil des ans, évolue. De nos jours, les passants sont devenues suspicieux, voire agressifs. En même temps, dans la rue, le piéton circule emprisonné à l’intérieur d’une bulle privée de plus en plus narcissique. Il essaie de se fondre dans la foule en portant les derniers vêtements à la mode ou, au contraire, en tentant le plus possible de passer inaperçu. De surcroît en ce moment, avec un masque au visage !
Michael McIlvaney prend des photos chaque jour, lorsqu’il se rend à son travail. Il se concentre, par conséquent, sur un territoire très circonscrit, toujours le même, et cela le force à aiguiser son regard et stimule sa créativité.
Voilà la table est mise pour une super exercice créatif que j’ai tiré de l’excellent livre The Photographer.
Envie de tenter l’expérience ?
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