Soyons curieux !

Comment stimuler votre curiosité et créativité avec un simple procédé ?

Les enfants ne cessent de poser des questions. Leur curiosité ne semble n’avoir aucune limite. Mais qu’en est-il des adultes ? Est-ce que nous nous posons suffisamment de questions ? Avons-nous été trop influencés par les adultes qui nous disaient que la curiosité est un vilain défaut.

Comment être plus créatif ? par Sylvie Gendreau

Comment être plus créatif ? par Sylvie Gendreau

Comment se porte votre curiosité ?

Malheureusement, il faut reconnaître que la curiosité chez les adultes a tendance à s’émousser. Nous ne sommes pas suffisamment curieux. Nous évitons de nous interroger car nous savons que nous n’avons pas les réponses, que nous n’avons pas le temps de les trouver et qu’en vérité, cela nous importe peu.  

Il s’agit là d’un laxisme déplorable. S’il fallait qu’il se généralise à l’ensemble de la population, nous finirions par devenir une société blasée et indifférente. 

Que veut dire être curieux ?

Être curieux, être créatif, ce n’est pas seulement se demander que se passerait-il si… c’est aussi chercher activement des réponses à des problèmes. Et c’est aussi tenter de confronter ces réponses à la réalité pour vérifier si les solutions que nous avons trouvées sont les bonnes. 

Or, se remettre en question, se demander que se passerait-il si…  peut agacer. Il arrive que faire preuve de curiosité soit mal perçu ou même soit considéré comme de la dissension. Pourtant ceux-là même qui s’opposent à ce qu’on bouscule leurs habitudes et leurs manières de faire sont les premiers à louanger les créatifs qui ont su passer outre les barrières que l’on a dressées devant eux. Toutefois, les efforts que ces créatifs ont dû déployer ne sont reconnus que si, et seulement si, ces créatifs connaissent finalement le succès financier.  

Si l’on pousse cette logique un peu plus loin, ne plus se poser de questions ou s’en poser de moins en moins finit par créer une société statique qui se comprimerait sous l’effet de l’entropie. Pour contrer cet effet d’entropie, nous avons besoin d’individus curieux et créatifs. 

Et cela encore plus en périodes de crise où l’entropie des systèmes s’accélère.

Qu’est-ce que l’entropie ?

L’entropie est la tendance naturelle de n’importe quel système à se désorganiser ou à se disperser. Cette tendance naturelle peut toutefois être compensée par un effort de réorganisation, de rééquilibrage. C’est là que les curieux et les créatifs entrent en jeu. Ils posent des questions, explorent différentes possibilités pour solutionner un problème. Ils cherchent des solutions pour « réparer », pour rétablir l’équilibre. Sans eux, la société succomberait sous l’effet de l’entropie. 

Puisqu’il s’agit de combattre l’entropie et les problèmes auxquels nous serons confrontés au cours des années à venir…  le défi est de taille pour plusieurs raisons.

Nous assistons à l’effondrement de plusieurs systèmes qui doivent être réinventés sur des bases complètement différentes. Les technologies sont très utiles, mais peuvent également nous endormir. Nous suivons notre GPS sans nous poser de questions et nous avons accès à presque toute l’information après un simple clic ou deux. On peut donc s’abandonner facilement à ces intelligences techniques qui nous prennent en main.

Notre cerveau gauche est encore beaucoup plus développé que l’hémisphère droit de notre cerveau, le circuit d’entropie et notre quotient positif… pour la simple raison que notre cerveau de survie, notre cerveau reptilien est le plus ancien… il est très utile pour réagir face à un danger imminent, mais il n’a pas envie d’être curieux.

Comment alors nous ressaisir et faire preuve de plus en plus de curiosité et de créativité afin de trouver des solutions ?

Le processus créatif en 4 étapes

Le processus créatif peut être subdivisé en quatre étapes selon la théorie classique de Palmer que vous connaissez probablement déjà : 

  1. Préparation

  2. Incubation

  3. Illumination 

  4. Vérification 

Comment se préparer mentalement pour être plus créatif ?

Que se passe-t-il dans notre cerveau dans chacune de ces étapes. 

L’illumination est certainement l’étape qui est la plus mystérieuse. Sans contredit, c’est certainement celle qui est la plus courte. Parfois, il suffit d’une fraction de seconde pour qu’une illumination surgisse. 

Il est important de noter que l’illumination survient presque toujours lorsque le cerveau se trouve dans une phase de relaxation. Habituellement, lorsqu’un créatif se trouve face à une impasse, tous les ressorts de l’analyse et de la concentration sont mis à contribution. Il se penche sur le problème pendant de longues heures, révise chaque détail, procède à des synthèses. Et puis, il décide de tout interrompre, par frustration, ou parce qu’il est épuisé. Lorsque le créatif finalement décroche, débute alors une période de relaxation au cours de laquelle le subconscient semble prendre la relève. Et c’est alors qu’une idée nouvelle surgit. 

Deux modes pensée distincts

Il existerait ainsi deux modes de pensée distincts. Les scientifiques les nomment tout simplement les mode 1 et 2 : 

- Le mode 2 est la concentration totale sur l’analyse et la compréhension d’un problème à l’exclusion de toute distraction. 

- Le mode 1 est relaxation. 

En mode 2, le cerveau mobilise son énergie sur un réseau relativement restreint de neurones. Ce réseau opère de manière déterministe. Il produit des résultats fiables et répétitifs. L’énergie requise par le mode 2 est mobilisée par des régions spécifiques du cerveau et ne peut donc pas être utilisée par des réseaux beaucoup plus étendus responsable de l’exécution de tâches différentes et plus diversifiées. 

En passant en mode 1, l’énergie est distribuée plus uniformément dans le cerveau, le rendant ainsi plus réceptif. L’état de relaxation permet ainsi de faire surgir une idée nouvelle, apparemment sans raison, comme si ce surgissement était le fruit du hasard. 

Pour les créatifs, ce passage en mode 2 (concentration) au mode 1 (relaxation) est essentiel et il est malheureusement souvent négligé dans une société productiviste… où il peut être très mal vu de sembler ne rien faire pour simplement se détendre.

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 34

Mieux se concentrer

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Référence

Le chercheur Robert Nideffer

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