Sur les chemins 🔘
Un atelier en marchant pour réfléchir à l’avenir de l’intelligence collective.
L'année 2014 s'est terminée sur une réflexion prospective avec des partenaires de la Fondation Télécom de l'Institut Mines-Télécom à Paris. Bien que les mots 'intelligence collective' soient désormais entrés dans le vocabulaire et qu'il aille de soi que nous avons besoin des autres pour réussir, cela semble encore difficile d'en faire émerger tout le potentiel. L'ère numérique apporte des outils formidables pour collaborer, mais nous manquons encore d'agilité entre nous et avec les machines dont nous ne pouvons plus nous passer. Il nous faut donc trouver rapidement dans ce monde de contribution, les chemins de la co-création et de l'efficacité collective...
Révisé 10 juillet 2020
Pour réfléchir à comment réinventer nos façons d'apprendre, de collaborer et de travailler, j'ai demandé à notre petit groupe leur interprétation personnelle de ces deux mots juxtaposés : intelligence + collective ?
Voici leurs réponses :
Processus de carambolage : 
Affirmations de plusieurs personnes 
aboutissant vers une nouvelle affirmation 
qui est un collage d'affirmations initiales 
et de négation de certaines.
Michel BaillyUne frontière à explorer, 
une joie éphémère , 
un triomphe de la logique floue.
Francine Bavay1+1+1+1... = oo
Jean-Paul BeludRevisiter les champs de l'activité humaine et trouver des solutions nouvelles aux blocages d'hier dans tous les domaines !
Chantal BonnetCapacité d'agir en commun 
pour créer, inventer, construire
, renouveler nos pratiques, 
penser autrement.
Cécile CaléModalités d'écoute et 
d'échanges par lesquels un groupe 
met en commun ses idées 
et méthodes 
pour optimiser une situation, 
proposer une approche, 
un produit, un service, etc.
Valérie DecroixQualité relationnelle entre les personnes, permettant d’accroître
 l’agilité, la performance, l’innovation et
 de favoriser la réalisation individuelle.
Corinne EjeilLa capacité de développer 
des idées innovantes 
à partir des échanges.
Adrien FuldaAccepter qu' —ensemble— 
soit autre que —tous pareils— avec co-responsabilité 
et co-construction.
Avelina Martin-CalvoPefection Game : quand je juge, une idée je ne partage que les points positifs que j'y trouve et je ne commente que mes idées pour améliorer cette idée.
Hervé NaudinCombiner les regards, 
les expériences 
et les cadres de références 
pour sortir du cadre et
 inventer de nouveaux paradigmes.
Nathalie Poirier
La plupart du temps, lorsque nous posons cette question, les définitions de l'intelligence collective sont enthousiasmantes. Pourquoi alors est-ce si difficile de la mettre en pratique pour notre espèce ? Même pour l'acte de création, souvent associé dans le passé à un acte solitaire, il est intéressant de se demander si nous avons besoin des autres pour créer ?
Oui, oui. Besoin des autres pour ancrer une créativité 
sur des pratiques, connaissances que je n'ai pas. Architecte -de construction- première activité pratiquée, il m'était impensable de remplir un cahier des charges 
sans qu'il soit fait avec de vrais besoins, 
d'envies des autres de vivre le lieu, etc. 
Pour que ma créativité soit 'libre', j'avais besoin 
d'être mêlée aux futurs vivants des lieux. 
De même mêlée aux 'techniciens et ingénieurs' 
je proposais des solutions qu'ils n'avaient pas abordées, 
mais que je n'aurais pas pu suggérer 
sans m'appuyer sur la co-création.
Pascale BaillyOui, à cause de la sérendipité apportée par les autres. Ex: j'ai toujours (enfin, épisodiquement) été intéressé par la théorie de l'information. Un jour je parlais avec mon fils étudiant de la relativité, on voyait que rien ne peut se déplacer plus vite que la lumière selon Einstein; tout à coup il me dit: "en tous cas, si un jour on trouve quelque chose de plus rapide que la lumière, je parie que ce sera l'information". Jee n'avait jamais pensé à la théorie de l'information. Depuis j'ai gardé dans ma tête une petite case blanche qui pose, sans y répondre, la question: trouver un exemple d'information qui se transporte plus vite que…
Michel BaillyLa lumière est un absolu de vitesse dans le contexte de règles et de relations de notre univers. Mais si une seule règle, un seul paramètre change dans un cas particulier, il crée un nouveau contexte. Pour aller plus vite que la lumière, il faut trouver les conditions d'apparition et de disparition de ce paramètre, de cette règle modifiée ou supplémentaire. De même si on veut transmettre de l'information au-delà des limites.
Jean-Paul BeludRaconter à quelqu'un l'idée qu'on a eue c'est -certes - la mettre à risque du réel, mais c'est surtout la faire exister en la formalisant donc en l'incorporant par la formulation vocale à notre éco-système idéel.
Francine BavayLes autres m'aident à voir les différentes facettes d'un problème, à rebondir sur des idées dans de nouvelles directions, à évaluer plus justement des solutions.
Jean-Paul BeludOui, pour la création d'entreprises en approche solutions, ou bien besoin de bruit de discussion, d'un fonds de conférence.
Chantal BonnetPour le rebond, le ping-pong qui ouvre d'autres chemins. Pour changer d'angle et d'approche. Pour se libérer, ouvrir son esprit, lever l'auto censure.
Valérie DecroixJ'aime beaucoup les brainstormings à plusieurs car cela fait germer les idées...
Corinne EjeilOui. 
Toutes les formes d’interactions stimulent 
la créativité.
Adrien FuldaLe collectif est très important pour moi. Cela me permet de faire des liens et des rebonds.
Avelina Martin-Calvo
Ce premier partage jetait les bases pour entreprendre une conversation autour de trois premières questions :
Quelles innovations souhaitables au XXIe siècle ?
Quels changements dans nos relations aux autres et aux choses ?
Et finalement, quels valeurs, attitudes, comportements, savoirs et outils numériques ?
Vaste programme pour une matinée, mais une belle occasion d'amorcer une réflexion collective entre des personnes créatives dont la plupart ne se connaissaient pas entre elles. Le lieu de rendez-vous : le Musée d'art moderne de la ville de Paris. Le thème proposé : FLUX.
ACTE 1 — DEHORS
À peine arrivés, sous une petite pluie d'hiver, le musée est encore fermé. Le premier exercice se passe à l'extérieur. Chacun part en mission, en tandem, pour identifier un problème dans un proche périmètre dont la solution serait une amélioration pour la société et son évolution. Parmi les problèmes présentés par les équipes, vous pourrez constater que la plupart nous sont déjà familiers.
PREMIER PROBLÈME : La misère humaine, les SDF.
Nous sommes dans le seizième arrondissement entre la Tour Eiffel et les Champs Élysées en bordure de seine, sur l'avenue du Président Wilson entre le Palais de Tokyo et le Musée d'art moderne de la ville de Paris. Difficile d'avoir une adresse plus représentative de la culture française. Les touristes du monde entier y affluent pour voir de près ces symboles de la ville lumière qui font rêver des générations depuis la construction innovante d'Eiffel. Artisans + Artistes + Ingénieurs = Créations/Innovations + Spectateurs + Citoyens = Premiers FLUX du jour après le métro et la rue. Entre le passé et le présent, le mouvement est ininterrompu. Même à notre insu, nous sommes éléments du FLUX, ce qui rend ce lieu d'observation idéal pour notre séminaire.
Ce qui a frappé la majorité des équipes, c'est la présence des sans-abri, sous la pluie, sans ressources. Michelle Stien et Corinne Ejeil ont décidé d'aller leur parler. À leur grande surprise, les sans-abri ne parlaient pas français. Elles se sont retournées vers les balayeurs de la ville de Paris pour leur demander leurs opinions. Double surprise : Les balayeurs non plus ne parlaient pas français ! Elles se sont alors demandées en quoi le projet de la France 'Terre d’accueil' est entravé par le manque de lien social ? Les Français adhèrent-ils en conscience au projet ? Quels moyens la France peut-elle orchestrer pour mettre en responsabilité et en collaboration ses citoyens ? La langue est la première rupture. Une personne qui entre dans un pays ne devrait-elle pas être assistée pour apprendre à communiquer ? Si elle peut travailler, elle peut certainement apprendre quelques mots de français. Nathalie Poirier, pour sa part, a décidé d'en parler au personnel du MAM en leur demandant s'ils étaient au courant de la tente devant le bas-relief. « Oui cela nous préoccupe, il faut que vous vous adressiez à un responsable, il vous dira ce que l’on fait pour ça. » Réaction d'une deuxième personne : « Oui on s’en occupe, on se plaint à la mairie mais ils reviennent toujours et on ne sait pas quoi faire, ce sont des êtres humains quand même ! »
Ce micro exemple n'est rien en comparaison de ce que nous pourrions trouver ailleurs. Quand j'habitais Paris, j'étais consternée par tous ces SDF sans ressources se trouvant des endroits de fortune devant les magasins ou autres lieux couverts pour se protéger du froid et de la pluie pour réussir à dormir la nuit. Une amie, Isabelle Mialon, vice-présidente de la délégation Secours Catholique des Hauts-de-Seine en complément de son action de solidarité lorsqu'elle va à la rencontre des personnes à la rue, a écrit un ouvrage à leurs sujets : « Ne m'abandonnez pas. Un cri dans la rue. » Isabelle a une formation d'ingénieur. Après une carrière en entreprises, elle s'est mise au service des personnes de la rue par le biais d'associations. « Les personnes qui vivent dans la rue nous font souvent peur, nous dérangent, elles nous renvoient à une réalité qu'il est bien dur de reconnaître. » Son témoignage nous entraîne dans les rues de Paris, pour y rencontrer Betty, Marcel, David, Marthe, Rachid, Etienne... venus échouer là , après bien des blessures. »1
Au-delà des administrations, des associations, ce problème est un problème collectif, un problème de société et de citoyens. C'est d'ailleurs un des sujets qui intéressent les convivialistes dont je fais partie. Le capitalisme 'pur et dur' n'a pas réussi à résoudre des problèmes fondamentaux, il nous faut chercher de nouveaux chemins.
Pour notre réflexion prospective, il est intéressant de constater que ce problème a été soulevé naturellement et spontanément par la majorité des participants. Voilà donc un sujet où l'efficacité collective pourrait faire ses preuves.
À titre d'exemple, Berlin est déjà une ville pleine de créativité et d'initiatives heureuses. Le partage alimentaire, entre autres, a beaucoup de succès. Des réfrigérateurs installés dans les rues permettent à tous ceux qui ont des restes 'mangeables' (condition à respecter : ce que l'on consommerait soi-même) pour offrir de la nourriture gratuite et contribuer à réduire le gaspillage. « Le gaspillage alimentaire représente 1.3 milliard de tonnes d'aliments par an, soit 1/3 de la production globale de denrées alimentaires dédiées à la consommation. Le gaspillage alimentaire concerne les pays riches comme pauvres et représentent une valeur gaspillée de 990 milliards de dollars. »2
Selon Delphine de ConsoGlobe, les 1700 bénévoles de l'Association Food Sharing parcourent magasins et restaurants pour récupérer les denrées qui ne seront pas consommées. Il semblerait que les professionnels de la restauration participent activement à l'opération « frigo ouvert ».
La première expérimentation de ce genre avait été les 'Give Box', les magasins gratuits qui connaissent aussi beaucoup de succès et pas seulement à Berlin. En France aussi, il y a de nouvelles manières d'imaginer le commerce dans de petites communes. Des agriculteurs imaginent des façons de faire du commerce équitable et généreux.
Laisser des personnes à la rue n'est tout simplement pas acceptable pour une société qui se dit évoluée et démocratique. Nous savons faire preuve de tellement d'intelligence dans divers domaines, il sera donc intéressant de voir comment nous pourrions résoudre collectivement ces problèmes afin de permettre à tous d'être utiles et de trouver leur place dans la société. L'apprentissage de l'empathie et de l'intelligence collective devraient nous y aider en tout cas c'est ce que pensent les membres de notre groupe.
DEUXIÈME PROBLÈME : LA PROPRETÉ DANS LA VILLE
Détritus, chewing gum, mégots de cigarettes... comment un geste aussi simple que celui de déposer un déchet dans une poubelle peut-il être si difficile à rendre naturel pour tous. Ce fut le deuxième problème identifié à proximité du musée. Dans la cour, il y avait, entre autres, énormément de détritus et un nombre incalculable de chewing-gum sur le trottoir, matière collante, s'il en est, difficile à nettoyer.
Jean-Paul Belud a été étonné de constater qu'il n'y avait pas de poubelles accessibles dans la cour du MAM. Des balayeurs nettoient tous les matins ! Stéphane a alors demandé aux jeunes accompagnés par leur professeur pour une sortie au musée ce qu'ils pensaient du problème. D'emblée, ils ont répondu qu'il fallait arrêter de jeter les déchets sur le trottoir et dans la rue et qu'il fallait réfléchir à comment les recycler... en créant une œuvre d'art, par exemple ! »
Christelle, pour sa part, s'est faite des amies. Toutes étaient d'accord qu'il faudrait trouver une solution pour éviter que des chewing-gum se retrouvent sur les trottoirs. Jean-Paul a aussi remarqué que les marches d’escalier étaient très glissantes. Il a demandé à des personnes qui faisaient la queue si cela les dérangeait. Ils ont répondu qu’en autant que ce soit nettoyé à l’endroit où ils se trouvaient que d’autres puissent tomber à côté ne les concernait pas. Ils ne se sentaient pas responsables. Apprendre à mieux vivre ensemble n’est donc pas gagné !
Pourtant les bonnes volontés ne manquent pas. De multiples initiatives ont été lancées pour nettoyer des rues, des plages, des parcs... avec l'aide de citoyens. Cela reste étonnant que l'on puisse encore, à notre époque, continuer à prendre le trottoir ou la rue pour une poubelle sans aucune considération pour ceux qui doivent ensuite les ramasser et nettoyer la ville. Dans une culture d'empathie, on devrait pouvoir trouver les clés qui dénoueront de tels problèmes. Encore une fois, l'exemple est criant. L'efficacité collective peut agir sur de petites choses dont les gains toucheraient tant la qualité de vie des citoyens, la salubrité que l'économie.
Londres, pendant les Olympiques de 2012, a installé des poubelles intelligentes qui ont fait scandale, car elles relèvent des données sur les passants, téléphones intelligents obligent. Des agences de marketing avaient accès à ces données. Il semblerait que cela est désormais impossible, la ville a fait le nécessaire. N'empêche que nous sommes de plus en plus fichés, ce qui ne serait pas si terrible si derrière il n'y avait pas le marketing et la manipulation de masse.
En 2014, plusieurs applications ont été développées tant pour que les citoyens puissent participer en indiquant les endroits où des poubelles débordent ou s'il y a des déchets au sol... cela permet aux villes de cibler leurs actions de nettoyage. Grâce à des capteurs, les villes peuvent connaître quelles poubelles ont besoin d'être vidées... et les parcours peuvent être optimisés pour des gains d'énergie. Des entreprises offrent désormais ce genre de services. Il est aussi évident qu'éventuellement le travail des éboueurs sera complètement transformé voire éliminé. Cela devrait être une responsabilité sociale de préparer dès maintenant ces personnes afin qu'elles puissent s'adapter et continuer à avoir une place dans la société en émergence.
Cela mène à une autre question. Qu'est-ce qu'une ville intelligente ? Si le citoyen ne se prend pas en charge, on le prendra en charge. La démocratie n'est possible qu'avec l'autonomie et la responsabilité des citoyens. Et cela ne peut advenir qu'avec l'éducation et l'intégration.
TROISIÈME PROBLÈME : L'ACCÈS POUR LES HANDICAPÉS
Parmi notre groupe, il y avait une handicapée battante et volontaire, bien déterminée à participer pleinement à cet atelier en marchant. Avec Michel qui l'acccompagnait, ils n'ont pas eu à chercher longtemps pour trouver un problème : pas de places de parking réservées à proximité, pas d'aire prévue pour qu'une voiture puisse s'arrêter devant le musée pour permettre de descendre lentement et d'accompagner une personne handicapée à l'intérieur, pas même de rampes pour l'escalier qui de surcroît était glissant ce jour-là à cause de la pluie et, comme si cela n'était pas suffisant, un ascenseur, en panne ce jour-là , alors qu'il s'agit d'un musée où l'architecture intérieure à mutliples paliers est constituée de très nombreux escaliers. Ce genre de situation serait inacceptable dans un lieu public au Canada par exemple. Les lois ne le permettent pas. Mais au-delà des lois, ne devrait-il pas aller de soi de se mettre dans la peau de celui qui doit se déplacer en fauteuil ou avec une canne. Tout comme les deux exemples précédents, ce problème démontre, à la source, une lacune d'empathie.
QUATRIÈME PROBLÈME : LE BRUIT DANS LA VILLE
Pour Hervé Naudin et Sylvie Dumas, avant d'être visuelle, l'agression est sonore, preuve à l'appui avec leur petit film ! Le bruit attaque l’espace public, le réduit. C’est une agression quotidienne, une sorte de cancer dans la ville. Le bruit est omniprésent et multiple : voitures, travaux, pompiers… Ce problème fait l'unanimité auprès de toutes les personnes consultées.
Si chaque fois qu'un manufacturier fabrique un moteur ou une machine quelconque, il s'imposait la contrainte qu'il soit silencieux, le monde serait transformé. Fort heureusement, les voitures représentent une source de pollution sonore importante. À l'ère de la voiture électrique, des vélos, des rues piétonnes et des moyens de transport partagés, on peut espérer que l'on réussira à réduire le bruit dans les villes.
Si on se plaçait à la place de l'usager, les produits et les services seraient bien différents. Si tout était conçu dans cet esprit, en se mettant à la place de l'usager, il est évident que les villes seraient plus silencieuses. Plus un citoyen est agressé par le bruit, plus la nervosité que cela suscite peut le rendre agressif envers les autres.
Il est déjà possible d’agir en tant que citoyens. Depuis 2008, l’application Noise Tube*, développée BrusSense Group au Sony Computer Science Lab permet de mesurer le niveau de bruit auquel nous sommes exposés. Chaque citoyen peut contribuer à la cartographie du bruit dans sa ville. Il suffit de télécharger l'application. Les données recueillies aideront les services d'urbanisme des villes à mieux se rendre compte du niveau de pollution sonore dans leur ville. Des centaines de villes participent dont la ville de Paris depuis 2010. Chaque citoyen participant peut ensuite suivre le niveau de bruit auquel il est exposé sur Google Map.3
Les données aident aussi les chercheurs à quantifier les bruits et à imaginer des solutions créatives.4
Il est évident que la création collective aidera à résoudre ce genre de problèmes. Plus on mesurera le bruit, plus on en cherchera les sources, plus nous serons capables de repenser les flux de la ville, changer nos outils et nos habitudes. Déjà , avec les technologies disponibles, une machine bruyante ne devrait plus être mise en marché. Réduire les problèmes à la source devrait guider nos réflexions et nos futures actions.
Sur un autre registre, le bruit peut aussi être poésie et atmosphère. Les 4 et 5 décembre 2014 à la Cité du Cinéma, ce fut un sujet de réflexion. « Certains bruits sont liés, depuis des temps très anciens, à l’activité humaine. Ils sont les signes du travail de l’homme, de sa vie quotidienne, de ses rites et de ses loisirs. On peut considérer le bruit comme ce qui, simplement, provoque une sensation auditive particulière, mais il comprend aussi une dimension esthétique dont la musique peut même faire partie. Le bruit a une histoire, des représentations, il est pris dans le grand mouvement de l’écologie et fait l’objet de nombreuses pratiques artistiques destinées à en interroger la signification et la place dans nos sociétés. Par le désordre, la perturbation, mais aussi par certaines formes de résistance, les artistes contemporains nous rappellent que, avant d’être organisé et impliqué dans nos structures sociales, tout phénomène sonore est d’abord du bruit, c’est-à -dire un « être » perçu comme « étranger ».5
La scénographe, Cécile Léna, dans l'exposition la Fabrique des songes aux Champs Libres à Rennes (jusqu'au 1er mars), met en scène le bruit de manière magistrale, émouvante et poétique dans ses installations théâtrales miniatures. Ainsi, dans le bruit, tout n'est pas à jeter, mais plutôt à co-orchestrer.
CINQUIÈME PROBLÈME : LA VALORISATION DES ESPACES VERTS
Pour Valérie Decroix, le problème qui lui a sauté aux yeux, c'est la place du jardin dans la ville. Un sujet qui est au cœur des réflexions des villes vertes. Comment partageons-nous l'espace ? Les espaces réduits sont si peu valorisés !
Il serait souhaitable que les villes, petites ou grandes, passent au vert. D'ailleurs l'appellation 'ville verte' est désormais labellisée. New York fait des progrès énormes en ce sens. Contribuer à la biodiversité, conserver plus de CO2 dans le sol, améliorer la santé des citoyens... tout cela ne demande pas d'efforts énormes ni des budgets démesurés, mais plutôt un engagement individuel et une concertation collective.
Les jardins communautaires comptent de plus en plus d'adeptes à l'échelle de la planète. Voici un bel exemple d'efficacité collective. Comme cela est souvent le cas pour les initiatives communautaires heureuses, c'est l'artiste Liz Christies et sa bande d'amis, les Green Guerillas,** qui dès 1973 ont décidé de transformer les espaces verts abandonnés en jardins communautaires à New York. Ils étaient convaincus que le jardinage pouvait métamorphoser les liens sociaux entre voisins, tout en apportant une solution alimentaire. En cultivant ces jardins, ils embellissent la ville en luttant contre la pollution, procurent des fruits et des légumes pour leurs proches et leurs voisins, créent des espaces ombragés pour les personnes âgées pendant les très chaudes journées d'été et connectent les enfants à la terre et au bienfait de la nature. Aujourd'hui, plus de 600 communautés participent à Green Guerillas.6
Ces activités récréatives et créatives sont désormais très populaires à New York, mais aussi dans plusieurs pays. Et si l'espace manque au sol, les toits des immeubles sont réquisitionnés. Aux États-Unis, au Canada, à Cuba, au Japon et dans plusieurs pays d'Europe... la formule séduit de plus en plus de citoyens.7
D'ailleurs l'agriculture verticale est une des pistes prometteuses pour résoudre les problèmes d'alimentation mondiale : https://www.linkedin.com/pulse/future-food-innovation-ahead-sal-matteis.
Plusieurs personnes fuient les centres-villes à cause du bruit, de la pollution et d'une qualité de vie qui laisse à désirer. Le mouvement de verdir les villes est une façon de rendre les centres-villes plus agréables à vivre, mais aussi pour contribuer à la biodiversité et à lutter contre la pollution comme l'explique l'animation réalisée par le CNRS.8
Le problème soulevé par Valérie est donc largement partagé, même si lors de son échange avec un passant, cela, a-t-il dit, lui importait peu... en autant que les expositions soient intéressantes à l'intérieur du musée. Encore une fois, pour développer une culture d'intelligence collective et communautaire, il est aussi essentiel d'éduquer sur les bienfaits que pourraient avoir certains changements pour la santé de l'ensemble de la population. L'ouverture d'esprit vient avec l'ouverture du regard et du cœur.
SIXIÈME PROBLÈME : TROP DE PUBLICITÉ DANS LA VILLE
Pour Francine Bavay, toute cette publicité qui envahit notre champ visuel à Paris est une véritable agression. Le corps des femmes, entre autres, est exploité d'une manière peu respectueuse. Lorsqu'elle a échangé du problème avec un couple. L'homme a souri a lui disant que cela lui convenait très bien ainsi et son épouse a répondu qu'elle ne les regardait pas, faisant comme si ces publicités n'existaient pas. Certaines villes comme Grenoble commencent à réagir.
La multitude intelligente commence à réagir à un marketing qui laisse de moins en moins d'espace de liberté, d'espace pour respirer, d'espace pour rêver. Les outils numériques au service du marketing peuvent aussi envahir les espaces plus intimes. A Londres, on l'a vu, les citoyens ont refusé que les agences utilisent les données transmises par les poubelles. Dans un monde où le consommateur participe à l'élaboration des produits et des services qu'il consomme, il participera aussi à son marketing. Trop de publicité tue le marketing. D'ailleurs, la plupart d'entre nous sommes beaucoup plus influencés par l'avis d'un ami ou d'un collègue que par un message publicitaire.
Un autre exemple que les temps changent. La publicité du parfum Shalimar de Guerlain qui a coûté 4 millions d'euros a été huée à chaque diffusion dans les salles de cinéma et ridiculisée sur tous les réseaux sociaux. Un citoyen qui se prend en charge est un citoyen qui ne laisse pas l'inacceptable l'envahir trop longtemps. Ce sont les nouvelles forces démocratiques de la multitude.9
C'est l'heure. Toutes les équipes sont de retour. Le musée ouvre ses portes. En moins d'une heure, notre groupe a déjà identifié des problèmes concrets pour nourrir une conversation et une réflexion sur ce qui pourrait contribuer à améliorer la société. Adrien Fulda, le plus jeune parmi nous, a identifié la pluie comme problème et lorsqu'il en a parlé aux enfants, tous ont dit qu'en effet, les jours de pluie à Paris, ils n'étaient pas en forme. Cela m'a fait sourire. Emmener les enfants à l'exposition de Sonia Delaunay, Les couleurs de l'abstraction, est une excellente façon de leur faire oublier la pluie ce jour-là . Organiser des ateliers et des séminaires en marchant est aussi une façon de rendre la pluie plus poétique dans notre façon de la regarder ou de la percevoir comme un obstacle à surmonter en trouvant des solutions créatives.
Après une restitution et un partage d'expériences, tous ont été invités à se promener dans le musée en réfléchissant à des questions auxquelles ils devaient répondre. À la fin, Cécile Calé a émis ce commentaire avec étonnement : « C'est la première fois que je suis inspirée par des œuvres sans vraiment m'arrêter pour les regarder. » Ce commentaire m'a beaucoup plu. Au même titre que le fait d'être dans la ville et de l'observer a été révélateur pour favoriser la réflexion, choisir les lieux dont le cadre favorise la créativité a des retombées sur notre façon de réfléchir et notre ouverture d'esprit.
Parler de transition et d'intelligence collective est intimement lié à la culture. Être créatifs et efficaces pour trouver des solutions aux problèmes exige peut-être de sortir de chez soi, de son bureau, de sa salle de cours, de son centre de conférences... aller vers l'autre, vers l'art, vers les découvertes... et se demander comment on peut agir ?
Si on souhaite pratiquer une culture d'empathie et passer en mode d'efficacité collective, il faudra aussi développer certaines qualités, attitudes, valeurs et certains comportements pour donner une cohérence à l'ensemble. Voici ce que notre groupe propose :
L'idée de mener cette réflexion autour de l'expression FLUX était naturelle. Le mouvement et la connectivité stimulent la pensée et la créativité. Tous les membres du groupe sont créatifs et ont déjà réfléchi à l'importance de l'intelligence collective. L'objectif était donc de co-créer un atelier pour mieux avancer ensemble dans cette réflexion prospective en mettant le citoyen au cœur. Avant même de se rencontrer, il y a eu un premier partage de la perception de chacun d'un FLUX.
La rétrospective au Musée d'art moderne de Paris de David Altmedj ne pouvait mieux tomber. Lâcher-prise et se laisser inspirer par ses œuvres représentaient un accélérateur d'introspection et de réflexion comme je l'explique dans l'article, David Altmedj, le rêveur absolu*** dans le billet sur l’exposition. L'intention de l'artiste, ses doutes, ses questions, ses créations illustrent très bien le flux au milieu duquel nous tous nous trouvons tous pendant toute notre existence. Le sculpteur explique à merveille comment il recherche le cœur de l'œuvre à créer. La métaphore ne pouvait être plus juste. Ne sculptons-nous pas nos vies et nos sociétés ?
Comme le dit le cinéaste Olivier Assayas :
« Nous sommes constitués d'un nombre infini de fragments kaléidoscopiques du monde qui a priori, ne communiquent pas forcément les uns avec les autres. Mais ils communiquent tout simplement en nous. Nous nous trouvons dans la vie quotidienne au cœur d'une perception fluide du réel et en même temps nous baignons dans un imaginaire qui est aujourd'hui démultiplié par internet et la prolifération des images. »10
Pour penser le monde contemporain, il nous faut des modes d'observation et de réflexion contemporains... sinon comment imaginer de nouveaux scénarios prospectifs. Notre atelier s'est terminé sur la co-création d'une composition FLUX pour l'œuvre collective et convivialiste, Bouteilles à la mer en cours aux Cahiers de l'imaginaire. La situation était cocasse. Nous étions à la cafétéria du MAM à l'heure du déjeuner. Pas tous regroupées, des équipes de quatre personnes occupaient les tables libres qu'elles avaient trouvées. Chaque groupe était concentré à créer leurs compositions. Je me promenais de table en table avec les instruments de ce fab lab mobile : ciseaux, fils, colles, cartons... Ce midi-là , certains clients avaient envie de converser et de bricoler avec eux. Des amitiés se sont presque liées... nous étions déjà 'in-situ' dans un lab convivialiste et relationnel. Une expérience extra de bricolage dans le sens noble du terme et d'échanges avec ceux dont la curiosité était piquée ! Le thème était nos trois questions :
Quelles innovations souhaitables au XXIe siècle ? Quels outils numériques ? Quels changements dans nos relations aux autres et aux choses ?
À la fin, j'ai pris soin de bien ranger les éléments de leurs compositions dans un porte-folio de cuir noir afin qu'ils ne s'abîment pas. La seule chose qui me désolait, c'est qu'au milieu de la foule, dans l'effervescence de la création, personne n'a eu le temps de prendre des photos. Je n'avais ni traces, ni photos, mais j'avais le plus important : leurs créations.
Le lendemain, on m'a volé le porte-folio. J'ai appelé cent fois à l'endroit où le porte-folio a disparu... expliquant que la valeur pour une personne n'était que le porte-folio et les étuis de cuir à l'intérieur... mais ce à quoi je tenais, c'était les éléments qui n'ont aucune valeur pour un voleur. Il y a une étiquette Les Cahiers de l'Imaginaire, j'espère toujours qu'on me réexpédie le contenu du porte-folio ou qu'on me contacte afin que je puisse le récupérer.
Cet incident est anecdotique, mais combien symbolique. L'efficacité collective reposera sur la confiance que nous pouvons avoir les uns envers les autres. Parmi les qualités mentionnées par notre groupe, il y a l'honnêteté, l'empathie, la générosité... le fait que l'atelier se termine sur un vol est lourd de sens sur le travail qui nous attend. Mais cela au lieu de nous décourager devrait au contraire nous faire redoubler d'efforts.
L'avantage d'une réflexion 'in-situ', c'est que tout en stimulant notre imaginaire et notre motivation sur les innovations sociétales à apporter, nous nous ancrons au cœur du réel. N'est-ce pas justement ce qui est intéressant ? Les courts-circuits du réel et la créativité nécessaire pour les reconnecter différemment jusqu'au moment où une jonction fonctionne comme Olivier Assayas tente de le faire dans ses films.11
Dernier point sur cette synthèse, parmi les outils numériques imaginés par la petite bande plusieurs faisaient la part belle aux émotions, à la nature et à la convivialité. Des outils utiles, bien sûr, mais aussi des outils apportant une part de merveilleux... comme s'il leur a semblé évident que la raison ne suffisait pas pour concocter une société du mieux vivre ensemble.
Une chose est certaine : Lorsque des personnes se sentent capables d'agir collectivement pour aider leur communauté à avoir une certaine prise sur la qualité de leur futur, les liens sociaux ne peuvent que s'améliorer et des innovations intelligentes en découler.
C’est quoi l’idée ? Why not ? Can you rephrase your question ? Et les autres ?
BIEN COMMUN — Comment prendre conscience de l’importance du bien commun ? Quelle contribution au(x) bien(s) commun(s) pour chacun ? Comment veiller sur les biens communs pour les nouvelles générations ?
CITOYENNETÉ — Comment jouer pleinement son rôle de citoyen au quotidien ? ECOLOGIE La propriété privée est-elle durable ? Le modèle américain doit-il devenir universel, comment partager les ressources naturelles disponibles ? Comment faire en sorte que tout le monde devienne végétarien ? Et mange bio ? Comment éviter les souffrances animales, et que les populations aient suffisamment à manger ? Comment préserver la nature ? Pourquoi construire plutôt que détruire ? Planter des arbres avant d’apprendre à écrire rend-il les gens écologiques ? Comment mieux partager et gérer les ressources ? Comment passer de l’instantanéité au durable ?
ÉDUCATION — Comment éduquer les enfants au savoir-être plus qu’avoir ? Qu’est-ce que l’éducation pour la société ? Quelle éducation universelle pour la générosité ? Comment transmettre aux enfants des valeurs de sagesse, de bienveillance, d’inclusion, de convivialité ? Éducation individuelle, apprentissage de la collaboration ?
ÉCONOMIE - FINANCE — Comment remplacer l’argent et les banques ? Comment définanciariser ? Y a-t-il une économie du mieux-vivre ensemble ? Comment changer notre regard sur l’argent pour privilégier l’échange et les interactions ?
FLUX — Aller vers un grain de folie active et généreuse ? Liens entre flux migratoires et croissants de lune ?
GOUVERNANCE Comment établir une gouvernance bienveillante ? HUMAIN Comment créer les conditions de l’acceptation des autres ? Comment gérer les attitudes de rejet ? Comment mettre plus de joie dans les relations ? Comment progresser vers plus de sagesse ? Quels sont les fondamentaux de la relation ? Que signifierait l’écologie relationnelle ? Se révolter et rêver, d’accord. Quand est-ce qu’on commence à réagir ? Où débute l’engagement ? Comment répandre l’amour ?
LANGAGE — Comment redonner du sens aux mots usés ? Égalité. Quels mots inventés pour que les personnes se sentent concernées ? Pour qu’elles agissent ?
SOCIÉTÉ — La transformation de la société peut-elle se faire de pair avec la transformation individuelle ? Bien-être personnel et mieux vivre ensemble, est-ce possible ? Comment ? Comment apporter de la beauté dans notre monde pour retrouver du sens avec soi, avec les autres et avec notre environnement ? (chez soi, dans son quartier, dans sa cité ?) Comment être productive sans être productiviste ? Comment échapper à … des attitudes collectives (guerrières, égoïstes, racistes)? Un écouteur universel des maux de la planète à créer, lequel ? Comment créer du lien dans la fluidité ? Comment aider quelqu’un ou la société une fois par jour (ne pas thélétonner) ? Comment wikipédier (participer) sans que cela dégénère en autoritarisme abusif ? Comment vivre ensemble dans la bienveillance ? Comment vivre mieux ensemble ? Comment fabriquer un territoire harmonieux ? Comment gérer les extrémismes ? Quelles pourraient être les 4 ou 5 règles essentielles pour vivre ensemble et progresser ? Comment passer d’une société de la possession à une société de l’utilisation partagée ? Quel est le socle indispensable du mieux-vivre ensemble selon la pyramide de Maslow ? Quelle régulation, auto-régulation ? Quels sont les freins ?
TRAVAIL — Le travail a-t-il encore un sens dans un monde robotisé ?
En résumé, les valeurs que voudrait voir incarner notre groupe sont la générosité, la bonté, le partage-lien, le cadeau, l'intégration et la bienveillance. Les attitudes et comportements privilégiés sont la curiosité à l'autre, la curiosité aux autres, l'acceptation des différends, l'ouverture, le respect de l'autre, de soi, de l'environnement, la conscience, la légèreté, l'engagement, l'agilité et le self-consciousness. Cultiver les dissensions fécondes et mettre en pratique l'écoute et l'enthousiasme. Les verbes à conjuguer dès maintenant : Aimer, apprendre, errer, se tromper, effacer, réessayer, recommencer, transmettre, partager, échanger, créer, inventer, co-construire, oser et réussir. Voilà une belle façon de terminer 2014 et de commencer 2015 ! Lorsque les choses sont dites, c'est qu'elles existent déjà quelque part.
Envie de tenter l’expérience ?
DÉCOUVREZ L’EXERCICE No. 19
Apprendre la co-création
Lire également
David Altmedj, le rêveur absolu*
Références
1. MIALON ISABELLE, Ne m'abandonnez pas. Un cri dans la rue. Editions du signe. 2011
2. DELPHINE, CONSOGLOBE. Consommer mieux. Vivre mieux, Food Sharing et frigos ouverts contre la faim et le gaspillage — http://www.consoglobe.com/food-sharing-frigos-ouverts-cg
3. http://noisetube.net/#&panel1-1.
4. http://www.scientificamerican.com/citizen-science/noisetube-citizen-science/
5. http://www.institut-acte.cnrs.fr/espas/2014/12/02/colloque-international-bruits/
6. http://www.greenguerillas.org/
7. http://www.un-week-end-en-famille.com/jardin/de-l-or-vert-dans-nos-villes/
8. http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbioville/bioville.html
9. http://rue89.nouvelobs.com/2013/09/26/pub-shalimar-guerlain-insupportable-interminable-246093
10. JOYARD OLIVIER, Le Chaman, Numéro 156, Paris, Septembre 2014
11. JOYARD OLIVIER (bis)
* l’application Noise Tube
** les Green Guerillas,
L’époque ne se prête pas à l’optimisme à tout le moins à court terme. Pour les créatifs, en particulier, quelque soit leur domaine de prédilection, art, entrepreneuriat, technologie, la période que nous traversons, et qui devrait se terminer, souhaitons-le, dans les mois qui viennent, est lourde de conséquences pour l’emploi. Elle aura des conséquences durables. Nous assistons à une restructuration globale de la société et de l’économie..