S’inspirer de l’architecture animale 🌱
Une merveille qui s’améliore avec l’âge !
Les oiseaux tisserands sont de remarquables constructeurs de nids. La famille des tisserands comprend de nombreuses sous-familles dont les capacités architecturales varient beaucoup. Les plus habiles sont les tisserins qui ont à peu près la taille des moineaux ou des merles.
Révisé 6 juillet 2020
Connaissez-vous les œuvres des tisserins ?
Les tisserins se divisent en soixante-dix espèces différentes dont la majorité vit en Afrique et en Asie. Leurs nids sont accrochés aux arbres, comme des fruits. Ils sont à la fois solides et esthétiques.
Le nid est doté d'une entrée latérale et d'un toit qui protège du soleil et de la pluie. Parfois, l'entrée est prolongée par un tube qui constitue une protection contre les serpents arboricoles. Les matériaux qui servent à construire le nid dépendent de la disponibilité des ressources environnantes. Dans tous les cas, il s'agit de rubans minces, flexibles et résistants à la traction : des tiges d'herbe, des feuilles de palmier, etc.
Leur art est fondé, comme leur nom l'indique, sur le tissage et la réalisation de noeuds parfois complexes. Une fois le ruban dans son bec, le tisserin l'enroule autour et à l'extrémité d'une branche en forme de V. Les extrémités du V seront ensuite réunies par un tressage (tel qu'illustré à gauche de l'image). Un anneau est ainsi formé et il sera progressivement élargi. Il finira par former un nid dans lequel se trouvera une chambre à couver ainsi qu'une antichambre dont l'extrémité formera un tube de vol.
Le tisserin est un véritable artisan vannier (à droite de l'image). Il a des contraintes additionnelles qui rendent son travail encore plus remarquable. Il ne dispose pas comme le vannier de rubans aussi longs, il doit donc sans cesse relier les extrémités des rubans qui viennent d'être tissés avec de nouveaux rubans. Avec son bec, il doit continuellement faire des noeuds en s'aidant parfois de ses pattes pour maintenir les éléments en place. Il n'hésite pas à faire appel à toutes sortes de noeuds, selon les contraintes qui se présentent. Le mode le plus simple est le lacet autour d'une tige. Mais le tisserin peut aussi avoir recours à des noeuds en forme de spirales ou d'entortillements.
En tout temps, les noeuds ne doivent pas être trop serrés, car le mâle responsable de sa construction doit être en mesure de défaire ce qu'il vient de si patiemment tisser. En effet, la femelle peut faire la difficile et ignorer le nid que le mâle lui propose. Le cas échéant, le mâle se verra obliger de tout défaire et de recommencer.
Chez les tisserins,
l'habileté croît avec l'âge.
Les nids ne se ressemblent pas. Ils donnent lieu à des créations individuelles, distinctes. Il allient esthétisme et stabilité structurale. Ils sont à la fois beaux et utiles, solides et élastiques.
Le travail du tisserin est un appel à la créativité. Il incarne à la fois ce qui nous émerveille dans tout travail de création réussi : une économie de moyens, une dextérité dans l'utilisation des outils, une efficacité et un esthétisme dans la réalisation de l'ouvrage. Le travail du tisserin donne envie de faire de même et d'exercer nos talents de création que nous partageons manifestement avec nos cousins du monde des vivants.
À cet égard, l'art des tisserins dont il est fait mention, n'est qu'un des nombreux exemples fournis par l'ouvrage de Karl Von Frisch. Son livre Architecture Animale, présente aussi les réalisations architecturales des poissons, des insectes ou des mammifères. Passionnant.
Je vous propose un petit exercice pour puiser de l’inspiration dans la nature… et grâce à la plastie de notre cerveau, avec l’intention de le faire évoluer… nous aussi on peut croître avec l’âge 😉
Envie de tenter l’expérience ?
DÉCOUVREZ L’EXERCICE No. 44
Nature et culture
Référence :
Von Frisch, Karl. Architecture animale. Albin Michel, Paris, 1974.
Réfléchir avec l'œuvre de Han Kang, lauréate du Prix Nobel de littérature 2024, qui explore la nature comme reflet de nos traumatismes personnels et collectifs.