Les Cahiers de l'imaginaire

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<strong>Sculpter la lumière avec Olafur Eliasson 🟨</strong>

Des installations immersives spectaculaires

Olafur Eliasson, artiste contemporain nous invite à entrer dans son univers. Pour lui l’art se ne se conçoit qu’avec l’étroite participation du spectateur. 

L’artiste Olafur Eliasson, Sculpter la lumière, par Sylvie Gendreau

Des installations immersives

Ses installations, déclinées selon le trinôme lumière couleurs espace, sont immersives. 

Selon Olafur Eliasson, si on veut changer le monde,
il faut d’abord en faire l’expérience

Derrière ce principe, se cache une conception contemporaine de la réalité qui emprunte aux théories de la physique quantique le fait que la réalité est, en grande partie, une construction de la conscience

Ce qui est vrai, ce qui vous semble réel, dépend de la manière dont vous regardez cette réalité. 

Créer un arc-en-ciel

En 1993, Olafur Eliasson a eu l’idée de créer un arc-en-ciel. Il s’agissait d’une de ses premières Ĺ“uvres. 

Un arc-en-ciel est constitué de seulement trois éléments interdépendants : des gouttelettes d’eau, de la lumière et un angle de vue propice qui permet à la lumière de se réfracter dans les gouttelettes. 

Olafur Eliasson souligne le fait que s’il n’y a pas de spectateur, l’œil du spectateur n’est pas là pour observer l’arc-en-ciel, il n’y a pas d’arc-en-ciel. En d’autres mots, l’installation n’existe que dans la mesure où un observateur est présent pour l’observer. 

Pour Olafur Eliasson, il faut observer le monde qui nous entoure pour interagir avec lui. 

Créer des Ĺ“uvres monumentales

Né au Danemark,, l’artiste a passé beaucoup de temps avec son père en Islande. La fréquentation de ce lieu de nature exceptionnel l’a profondément marqué. On retrouve dans ses Ĺ“uvres de nombreux éléments primordiaux propres à la nature : eau, brouillard, lumière, couleurs vives et franches. Ces éléments, selon lui, sont essentiels, car, transposés dans une Ĺ“uvre, elles font en sorte que celle-ci soit immédiatement accessible. 

La fréquentation des grands espaces pousse l’artiste à créer des Ĺ“uvres monumentales. Explorer la relation homme-espace, c’est aussi une question d’échelle. Être confronté à une échelle qui nous dépasse est une invitation à revoir la place de l’humain dans le milieu qui l’a vu naître, et nous force à faire preuve d’humilité. 

Les œuvres monumentales d’Olafur Eliasson Sculpter la lumière par SylvieGendreau

2 modes complémentaires de son processus de création

Le mode opératoire d’Olafur Eliasson est propre à la plupart des artistes contemporains. Il réfléchit avec un crayon et du papier.


  1. L’espace du dessin

Il met ensuite à contribution une équipe pluridisciplinaire pour réaliser ses Ĺ“uvres. Entre l’idée et sa conceptualisation, se situe un espace dans lequel un grand nombre d’ébauches sont réalisées. C’est l’espace du dessin. 

2. L’espace d’expérimentation

Entre le concept et sa réalisation, se situe un espace d’expérimentation dans lequel des maquettes sont réalisées. C’est l’espace du prototypage. 

L’espace du dessin est un territoire que l’artiste explore en solo. Celui du prototypage est un territoire que l’artiste arpente conjointement dans un vaste atelier à Berlin, en compagnie d’une équipe. 

Les questions à se poser

Il existe un proto-espace, un espace mal défini qui se situe en amont du concept et auquel Olafur Eliasson accorde beaucoup d’importance et de temps. C’est dans cet espace qui précède l’émergence d’un concept, qu’il se pose les questions suivantes :

1 - Pourquoi ce concept m’intéresse-t-il tant ?
2 - Pourquoi s’agit-il d’une œuvre d’art ?

C’est l’équipe qui se charge du comment. Et c’est Olafur qui se charge du pourquoi.

Pour qu’une Ĺ“uvre soit digne de ce nom, il est important qu’elle n’exige aucune explication de la part de l’artiste pour qu’elle puisse être compréhensible pour le spectateur. 

Plus encore, il est nécessaire que le spectateur lui-même y participe. C’est le spectateur qui co-réalise l’histoire narrative de l’œuvre. 

Changer le monde avec Olafur Eliasson

Puisque si l’on veut changer le monde, il faut d’abord en faire l’expérience, il est parfois nécessaire de prendre les grands moyens.

Afin de rendre le plus palpable possible la crise climatique actuelle, Olafur Eliasson a organisé le transport de gros blocs de glace provenant de la fonte d’un glacier au GrĹ“nland et les a déposés, en cercle, sur une place publique, au vu et au su de tous. 

Les passants on pu alors toucher les blocs de glace, éprouver leur froideur, et observer leur disparition progressive. Le message est clair, le contact est direct, émotionnel. La crise climatique s’incarne devant nos yeux. 

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 129

Du concept à l’installation


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