AmĂ©liorer sa vie đ»
Guérir de ses phobies sans médicament
On sait que nos habitudes peuvent nous aider Ă ĂȘtre plus heureux. Et quâĂȘtre plus heureux nous aidera Ă rĂ©ussir.
Quâest-ce qui vous rend heureux ?
On sait rarement ce qui nous rendra heureux. Parfois, on pense le savoir, mais il se peut que nous nous trompions.
Nous ne voyons pas toujours les freins qui nous empĂȘchent dâavancer.
Si nous le savions, nous ne ferions jamais dâerreurs, nous prendrions toujours les bonnes dĂ©cisions.
Dans ce billet, je vous parle dâexpĂ©riences intĂ©ressantes en neurofeedback, des expĂ©riences qui me font penser aux effets bĂ©nĂ©fiques que nous obtenons lorsque nous faisons un travail sur soi de maniĂšre crĂ©ative, mais avant que je vous en parle, commençons par le neurofeedback !
Guérir des phobies sans médicaments !
Le neurofeedback est une technique non Ă©vasive de traitement de nombreux troubles psychiques (phobies, anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression, stress post-traumatique) ou dâamĂ©lioration de la qualitĂ© de vie et du bien-ĂȘtre (le neurofeedback peut, par exemple, ĂȘtre utilisĂ© conjointement avec une pratique de mĂ©ditation).
Un des grands avantages du neurofeedback est quâil ne prĂ©sente, contrairement aux traitements qui ont recours aux mĂ©dicaments, aucun effet secondaire. Dans tous les cas, il sâagit uniquement de mesurer, Ă lâaide de capteurs, les modifications neurologiques provoquĂ©es par la pratique dâun entraĂźnement.
Les progrĂšs technologiques rĂ©cents permettent de rĂ©duire les coĂ»ts et lâencombrement des dispositifs de neurofeedback et les rendre accessibles au grand public. Certaines techniques, telle que lâimagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle, sont hors de portĂ©e du grand public, mais plusieurs dispositifs actuellement disponibles sur le marchĂ© possĂšdent un nombre suffisant de capteurs, ils ont la sensibilitĂ© requise pour rĂ©aliser des mesures fiables.
Lâobjectif visĂ©, quelque soit la complexitĂ© du dispositif de neurofeedback, est de coupler lâactivitĂ© du cerveau Ă une image et/ou Ă un son, de telle sorte que lâutilisateur perçoit immĂ©diatement les effets dâune pratique donnĂ©e sur les connexions neuronales. Le rĂ©sultat de ce couplage est rĂ©alisĂ© de maniĂšre ludique, tel un jeu, et le rend ainsi plus facile et plus accessible.
Sur la durée, le recours au biofeedback permet de reprogrammer le cerveau.
Dans les annĂ©es 60, un spĂ©cialiste de la cognition, Jo Kamiya, de lâuniversitĂ© de Chicago, mena les premiĂšres Ă©tudes scientifiques sur le neurofeedback. Ses travaux dĂ©montrĂšrent quâun individu est en mesure de modifier volontairement son rythme cardiaque, la tempĂ©rature de sa peau et sa sudation. Ă lâaide dâune technique de renforcement (le son dâune cloche), un individu peut sâentraĂźner Ă rĂ©guler son Ă©tat mental de maniĂšre Ă ce que son cerveau produise des ondes alpha, les ondes qui sont associĂ©es Ă la relaxation.
Les premiĂšres gĂ©nĂ©rations de chercheurs utilisĂšrent une technique dâimagerie cĂ©rĂ©brale : lâĂ©lectroencĂ©phalographie. Cette technique requiert lâutilisation dâun casque reliĂ© au crĂąne par une sĂ©rie de petits disques mĂ©talliques enduits de liquide Ă©lectrolyte. Le dispositif enregistre les signaux Ă©lectriques Ă©mis par le cerveau et transmet Ă une imprimante le tracĂ© ondulatoire des diffĂ©rentes ondes cĂ©rĂ©brales. DiffĂ©rentes ondes sont associĂ©es Ă diffĂ©rents Ă©tats : lâapparition dâondes delta intenses, par exemple, permettra dâidentifier un sujet autiste.
Il faut attendre les annĂ©es 90 avec lâapparition de lâimagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle pour que le neurofeedback fasse un bond en avant. Lâinformation relativement vague fournie par les ondes cĂ©rĂ©brales a rapidement Ă©tĂ© remplacĂ©e par une cartographie en trois dimensions dĂ©taillĂ©e des rĂ©gions prĂ©cises du cerveau stimulĂ©e par une activitĂ© donnĂ©e.
Ainsi, des programmes dâentraĂźnement ont pu ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s pour rĂ©guler une rĂ©gion spĂ©cifique du cerveau. Quelques sessions suffisent pour produire des rĂ©sultats qui peuvent durer plusieurs mois.
La plasticité du cerveau humain
Une Ă©tude rĂ©cente**, rĂ©alisĂ©e Ă lâuniversitĂ© de Californie en 2018 par le psychologue Vincent Taschereau-Dumouchel, dĂ©montre quâil est possible de se dĂ©barrasser dâune phobie de maniĂšre inconsciente.
Le traitement procĂšde comme suit. LâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale dâun individu qui ne souffre pas de phobie face, par exemple, Ă une araignĂ©e est enregistrĂ©e. Une signature fantĂŽme est ainsi constituĂ©e et sert de modĂšle de rĂ©fĂ©rence. Ce modĂšle est ensuite utilisĂ© dans le cadre dâun entraĂźnement de neurofeedback auprĂšs dâindividus souffrant de phobies. Sans que ces derniers soient exposĂ©s Ă des images dâaraignĂ©es, ils entraĂźnent leurs cerveaux Ă rĂ©pliquer le modĂšle ou, si vous prĂ©fĂ©rez, la signature dâun individu normal. AprĂšs quelques jours dâentraĂźnement, lâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale correspondant Ă la phobie diminue. Lorsquâils sont confrontĂ©s Ă une image dâaraignĂ©e, leur sudation est normale et lâamygdale, la rĂ©gion du cerveau concernĂ©e, affiche un niveau normal dâactivation.
Envie de tenter lâexpĂ©rience ?
DĂ©couvrez lâexercice No. 138
Biofeedback
Référence
* Une étude récente
RĂ©flĂ©chir avec l'Ćuvre de Han Kang, laurĂ©ate du Prix Nobel de littĂ©rature 2024, qui explore la nature comme reflet de nos traumatismes personnels et collectifs.