La mĂ©moire du corps đ»
Les abus subis pendant lâenfance peuvent reprogrammer notre cerveau...
Les adultes se remĂ©morent les traumatismes quâils ont subis lorsquâils Ă©taient enfants. Si la mĂ©moire de ces Ă©vĂ©nements leur fait parfois dĂ©faut, leur corps, en revanche, se souvient.
Révisé 7 juillet 2020
Il existe une corrĂ©lation Ă©troite entre les traumatismes et les abus que nous avons subis enfant et les maladies chroniques ou encore lâobĂ©sitĂ©.
Bon nombre de personnes obĂšses ont commencĂ© Ă prendre du poids durant lâenfance et l'ont gardĂ© tout au long de leur vie. Cette prise de poids correspond trĂšs souvent avec la perte dâun parent, dâun divorce ou dâun abandon.
Parmi 2000 cas dâobĂšses examinĂ©s par le Dr Felitti, expert international des traumatismes chez les enfants et co-enquĂȘteur principal de l'Ă©tude sur les expĂ©riences infantiles nĂ©gatives (Adverse Childhood Experiences StudyâACE), seulement un cas est dĂ» Ă un facteur gĂ©nĂ©tique. Lâindividu en question pesait 14 livres (6.35 kilogrammes Ă la naissance. LâobĂ©sitĂ© serait une forme corporelle de rĂ©actions Ă©motionnelles.
LâĂ©tude ACE (Adverse Childhood Experiences Study) regroupe les abus chroniques vĂ©cus pendant lâenfance en dix catĂ©gories : humiliation, violence physique, nĂ©gligence Ă©motionnelle, dysfonctionnements familiaux, abus sexuels, etc.
Les abus subis pendant lâenfance peuvent laisser des traces dans le cerveau (tel que le dĂ©montrent les analyses du cerveau des suicidĂ©s). Le cerveau des enfants, en cours de dĂ©veloppement, est particuliĂšrement sensible au stress. Un niveau Ă©levĂ© dâadversitĂ© affecte non seulement le fonctionnement et la structure du cerveau, mais le dĂ©veloppement du systĂšme immunitaire et hormonal.
Les consĂ©quences Ă lâĂąge adulte : alcooliques, fumeurs (la nicotine aide Ă combattre lâanxiĂ©tĂ©, la dĂ©pression et Ă contrĂŽler lâappĂ©tit), toxicomanes.
Lâoccurrence des maladies (obĂ©sitĂ©, suicide, dĂ©pression, maladies chroniques) Ă lâĂąge adulte augmente considĂ©rablement si pour un individu le nombre de catĂ©gories dâabus auxquels il a Ă©tĂ© soumis est Ă©levĂ©.
Le cancer est aussi visĂ© car lâaccumulation des effets, crĂ©ant tout au long de la vie un terreau propice au dĂ©veloppement de la maladie. Dans le cas du cancer, lâassociation est trĂšs forte. Par exemple, on peut mesurer que faire de lâexercice favorise les facultĂ©s cognitives, mais les relations de cause Ă effet sont encore difficiles Ă dĂ©montrer.
La dĂ©pendance aux drogues, la toxicomanie sont reliĂ©es Ă des causes plus profondes que le caractĂšre strictement psychotrope des substances consommĂ©es. Cette dĂ©pendance relĂšve plus de la personnalitĂ© de lâindividu que de la structure molĂ©culaire des produits consommĂ©s.
Le corps enregistre ce que la mĂ©moire a tendance ou dĂ©sire oublier. Il serait souhaitable que tout individu dresse le portrait complet et prĂ©cis de ce quâil a vĂ©cu pendant lâenfance : Ce portrait serait un bon indicateur des problĂšmes de santĂ© Ă venir.
Quoi faire ?
Comment réagir ?
En prendre connaissance, le reconnaĂźtre, le dire Ă quelquâun. Pour ensuite le rĂ©aliser pleinement, l'accepter et cheminer vers la guĂ©rison. Une fois le travail de prise de conscience et de nettoyage amorcĂ©, dĂ©velopper son potentiel crĂ©ateur aidera Ă s'inventer une nouvelle santĂ©.
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DĂ©couvrez lâexercice No. 5
Révélez-vous !
PS â Ă la Nouvelle Ăcole de CrĂ©ativitĂ©, nous avons un atelier formidable pour aider Ă reprogrammer le cerveau, Attitudes pour prendre de lâAltitude.
RĂ©flĂ©chir avec l'Ćuvre de Han Kang, laurĂ©ate du Prix Nobel de littĂ©rature 2024, qui explore la nature comme reflet de nos traumatismes personnels et collectifs.